mardi 28 septembre 2010

Le procès de l'affaire Bissonnet s'ouvre devant la cour d'assises

Prévu pour durer un mois, le procès de l'affaire Bissonnet, du nom de l'ancienne pharmacienne retrouvée morte dans sa villa en mars 2008, s'est ouvert, lundi, devant la cour d'assises de l'Hérault où comparaissent trois hommes, dont le mari de la victime, accusé d'être le commanditaire du crime. Près d'une centaine de témoins, attendant de connaître le jour et l'heure auxquels ils seront appelés à la barre, et des dizaines de journalistes : la cour d'assises de l'Hérault n'avait sans doute jamais connu pareille affluence.


Deux ans et demi après le crime de Bernadette Bissonnet, l'affaire garde ses zones d'ombre : Jean-Michel Bissonnet est désigné par son jardinier, Méziane Belkacem, qui a reconnu l'assassinat, comme l'instigateur du crime, ce que le veuf, qui comparaît pour complicité d'assassinat, n'a cessé de nier.


Calme au début, Bissonnet s'anime...


Les deux hommes sont dans le box, seulement séparés l'un de l'autre par un gendarme : Belkacem, le jardinier analphabète, col de chemise ouvert, et Bissonnet, riche homme d'affaires à la retraite, costume gris souris, cravate gris foncé, n'échangent pas un regard.


Bissonnet suit l'acte d'accusation qu'il tient entre les mains au fur et à mesure que la greffière en donne lecture et rappelle ainsi les faits : son retour un soir de mars 2008 d'une réunion au Rotary Club et sa découverte du corps de sa femme, âgée de 57 ans, tuée de deux coups de fusil dans leur propriété cossue. Calme au début, Bissonnet s'anime quand on en vient aux accusations du jardinier : le meurtre de sa patronne contre la promesse de 30.000 euros. Il secoue la tête et fait la moue quand sont évoquées sa supposée mésentente avec sa femme, ses connexions sur des sites sadomasochistes et les vidéos qu'il a conservées.


Il fixe enfin, avec un certain mépris, le troisième accusé, son ancien ami Amaury d'Harcourt qui a assuré aux enquêteurs savoir que Bissonnet avait fait tuer son épouse. Le vicomte octogénaire, qui comparaît pour complicité d'assassinat, a fait disparaître l'arme du crime, et c'est sur ses indications que les enquêteurs l'ont retrouvée dans la rivière Le Lez. Dans la salle d'audience, Marc Bissonnet, 28 ans, et Florent, 30 ans, soutiennent leur père du regard. À leur arrivée, ils ont répété être "persuadés" que leur père était "innocent". "Nos parents s'aimaient. Notre éducation reposait sur leur amour. Je suis persuadé qu'il n'y a pas de doute à avoir sur l'innocence de mon père", a déclaré Florent.


"Le bon scénario est celui qui n'implique pas mon père"


Pour un des avocats de leur père, Me Georges Catala, Belkacem et d'Arcourt "chantent une chanson fausse" en accusant son client. "S'ils expriment une vérité qui ne correspond à aucune espèce de constatation matérielle, on est en droit de se dire que l'accusation est extrêmement faible", avait-il dit avant l'ouverture des débats. "Pour moi, avait souligné Florent Bissonnet, le bon scénario est celui qui n'implique pas mon père", rejetant ainsi la responsabilité du crime sur les seuls jardinier et vicomte.


Pour l'avocat de Belkacem, Me Gérard Kristol, ce "complot d'Harcourt-Belkacem ne tient pas la route". Pour Me Kristol, Bissonnet avait "besoin d'ailleurs", mais "sans pour autant porter atteinte à une situation acquise", à savoir son mariage. Le divorce étant "inenvisageable", "la seule solution, c'était qu'il soit veuf". Et ce serait à partir de ce moment-là, selon lui, que "cet homme complexe" aurait échafaudé le scénario du meurtre de sa femme. La journée de mardi sera consacrée à l'examen de la personnalité de d'Harcourt et de Belkacem.
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