samedi 12 novembre 2011

Gens de mer. Indémodable Almanach

Indispensable à bord. Nécessaire pour la solidarité des gens de mer. L'Almanach du marin breton 2012, 114e du nom, vient de sortir.
C'est un monument, un fleuron, un amer! Les images ne manquent pas pour symboliser l'oeuvre du marin breton fondée par Jacques de Thézac en 1899. Tout plaisancier et professionnel de la mer se doit d'avoir réglementairement ce type de document à bord; les règles de barre, de santé et de sécurité à jour en plus du livre de bord également obligatoire (*). Le plus de l'Almanach par rapport à ses concurrents? Sa justification sociale, puisque le produit de la vente de ses ouvrages alimente des aides financières aux gens de mer et à leur famille. Deux types d'aides sont proposés par les administrateurs de l'Almanach. Une avance remboursable, sans intérêt, jusqu'à 1.500€ (800€ en moyenne) aux marins dans le besoin et à la famille. Des coups de pouce sous forme de don (jusqu'à 300€), afin de financer une formation ou un achat exceptionnel, sont également octroyés par le biais de l'Action sociale maritime.

280.000 € reversés en dix ans

En 2011, 85 familles ont ainsi été soutenues pour un total de 70.000€ distribués. En dix ans, l'oeuvre du marin breton a ainsi aidé 380 familles pour une somme totale 280.000 €. «Les personnes aidées se font un point d'honneur à rembourser les prêts», observe Xavier Leroux qui vient de succéder à la présidence de l'association à PhilippeChrétien. «Nous avons d'ailleurs décidé depuis quelques années d'abandonner le service de recouvrement qui ne collait pas vraiment à l'esprit et aux objectifs de l'association», complète Philippe Chrétien. Quant au contenu de l'Almanach, on retrouve la même ossature que la précédente édition scindée en deux ouvrages distincts (ports et marées d'une part, conseils et réglementations d'autre part). Courants, approches de port, distances et temps de navigation... Les habitués se délecteront des fameux dictons marins à découvrir page après page. Des images du photographe de mer Yvan Zedda illustrent avantageusement cette 114e édition.

Vieilles chansons

En complément, une chorale baptisée «Les gars de l'Almanach» vient d'exhumer des dizaines de textes de chansons oubliées depuis 100 ans et plus. Une quinzaine de ces chansons, peu ou pas connues, ont été gravées sur un CD distribué par Coop Breizh qui sera commercialisé à partir du 20janvier prochain.

* 65% des 17.000 almanachs2011 ont été vendus en Bretagne, 15% en Normandie et 10% à Paris.


http://www.letelegramme.com/ig/loisirs/livres/gens-de-mer-indemodable-almanach-11-11-2011-1495146.php

vendredi 11 novembre 2011

Césaire et Rimbaud, regard croisé de deux révoltés

Comme le poète ardennais, épris de liberté, en rupture avec les normes, Aimé Césaire s'est fait le héraut de la « négritude ». Une expo retrace la vie du poète martiniquais à la Vitrine

DEUX plumes de la poésie, deux icônes. L'amicale afro-antillaise des Ardennes présente à la vitrine des Ardennes une exposition retraçant la vie et l'œuvre d'Aimé Césaire sous le regard croisé d'Arthur Rimbaud.
Une association qui tombe à point nommé puisque, 2011, décrétée année des Outre-mers, coïncide avec le 120e anniversaire de la mort du poète carolo aujourd'hui.
Une rétrospective qui s'appuie essentiellement sur le numéro spécial « Césaire, le cahier d'une vie », édité par le journal martiniquais France-Antilles au moment du décès de Césaire, le 17 avril 2008.
Chacun appréciera la quasi-exhaustivité du portrait dressé du chantre de la négritude, de ses engagements politiques, à ses prises de position littéraires. Néanmoins, les panneaux, reproductions des pages du quotidien, forcément très écrits et peu aérés, peuvent rebuter le visiteur.
Mais l'essentiel n'est pas là. Ce sont les similitudes entre les deux poètes qui frappent. A une génération d'intervalle, Rimbaud l'Ardennais (1854-1891) et Césaire le Martiniquais (1913-2008) apparaissent comme deux personnalités avides de liberté.

Source d'inspiration

Mais aussi révoltées contre « l'ordre établi, les impostures, les bienséances, le conformisme », détaille Jean-Yves Farraudière, responsable culturel de l'assoce.
Les parallèles sont criants. Comme cette citation de Césaire, extraite d'une interview donnée en 1994, que ne renierait pas le Rimbaud adolescent, mourant d'ennui à Charleville : « En 1931, j'avais ressenti le besoin urgent de m'échapper, […] j'étouffais dans la petite société coloniale, […] ses préjugés et sa hiérarchie en classes et en races. J'ai donc foutu le camp avec joie. » Césaire y évoque son départ vers Paris en 1935 pour intégrer le lycée Louis-le-Grand.
Les voyages feront également partie intégrante de leur vie. Des envies d'ailleurs qui mèneront l'Ardennais en Afrique de 1880 à 1891. Alain Tourneux, conservateur des musées carolos, raconte ainsi que « jusqu'à son dernier souffle, à Roche, il disait qu'il voulait retourner en Afrique […] Rimbaud, sur une photo à 29 ans, s'est brûlé la peau au soleil. Il est devenu celui qu'il voulait être, il est parmi ceux qu'il appréciait. » D'où le surnom qui est donné à l'époque : le « nègre blanc ».
En matière de poésie, Rimbaud l'Africain et Césaire le « Nègre fondamental » n'hésiteront pas l'un comme l'autre à rompre avec les normes traditionnelles. Césaire, en pleine vague surréaliste, s'inspira sur la forme comme sur le fond, de Mauvais sang (1873), extraite d'Une saison en enfer pour rédiger son Cahier d'un retour au pays natal, entre 1936 et 1939.
Rimbaud y assimile « le nègre » aux exclus, aux innocents rejetés de la société honorable du XIXe siècle : bourgeoise et chrétienne. Un usage tout à fait à l'inverse de l'imagerie raciste et péjorative associée à ce mot à l'époque. Et le renversement des préjugés continue quand sous la plume de Rimbaud, les notables de la société, « magistrats, empereur, marchands », deviennent les « faux nègres ». Certains spécialistes voient ainsi une préfiguration de la négritude en citant ce passage : « Cris, tambour, danse, danse, danse, danse ! Je ne vois même pas l'heure où les blancs débarquant, je tomberai au néant. Faim, soif, cris, danse, danse, danse danse ! Les blancs débarquent. Le canon ! Il faut se soumettre au baptême, s'habiller, travailler. J'ai reçu au cœur le coup de grâce. »
Un discours qui parle à Césaire qui n'aura de cesse d'affirmer l'honorabilité et la fierté d'être « nègre ». Dans son Cahier, il écrira ainsi : « Et à moi mes danses, mes danses de mauvais nègres… la danse. Il est beau et bon et légitime d'être nègre. »

http://www.lunion.presse.fr/article/culture-et-loisirs/cesaire-et-rimbaud-regard-croise-de-deux-revoltes

jeudi 10 novembre 2011

Les fans de science-fiction convergent vers la Cité des congrès

Nantes deviendra dès ce jeudi le centre de l’univers des amateurs de science-fiction. La Cité des congrès accueillera en effet du 9 au 13 novembre la douzième édition du festival international « Les Utopiales », considéré comme l’un des principaux rendez-vous mondiaux du genre.

En 2010, l’événement avait enregistré 42.000 entrées. Le menu sera cette année encore d’une richesse remarquable : conférences, expositions, dédicaces, projections d’œuvres cinématographiques, compétition internationale de films, prix littéraires, concours de réalisation de jeux vidéos, séances d’initiations et compétitions de jeux de rôles, soirées électro….
Le festival permettra également de rencontrer des figures mythiques du genre comme l’Anglais David Lyold, qui a dessiné le visage du héros de la BD « V comme Vendetta », aujourd’hui arboré comme masque par de nombreux « indignés » de part le monde, ou le réalisateur et acteur Alejandro Jodorowsky, source d’inspiration revendiquée par le chanteur Marilyn Manson.
www.utopiales.org

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/nantes/nantes-les-fans-de-science-fiction-convergent-vers-la-cite-des-congres-09-11-2011-1493756.php

mercredi 9 novembre 2011

Jacques Prévert, soleil rouge

Simple mais émouvant. C'est ainsi que l'on pourrait résumer ce disque et tout ce qui l'entoure. La manière dont ces deux poètes se sont rencontrés, se sont trouvés. La façon dont le plus jeune s'est emparé de l'oeuvre du plus ancien. L'attitude même que Fred Nevchehirlian a adoptée face à ce brûlot qu'il rend, aujourd'hui, à nouveau ardent.
Tout commence par un hasard. En acceptant de mettre en musique un texte de Jacques Prévert pour un documentaire de Camille Clavel, le poète, musicien, slameur marseillais ne savait pas encore qu'il allait faire une des plus importantes rencontres de sa vie d'artiste. Lors de la première diffusion du film à Paris, Eugénie Bachelot-Prévert, la petite fille de l'écrivain, est là. Frédéric n'ose pas le dire mais elle est touchée. "Elle m'a dit plein de choses géniales, et un truc encore plus génial, elle m'a dit : 'J'aurais aimé que mon grand-père soit là, qu'il entende ce que vous avez fait, qu'il sache que les jeunes d'aujourd'hui se sont emparés de sa parole politique, qu'on entende à nouveau le Prévert militant'".
Elle lui demande de continuer. Pour cela, elle le conduit dans une maison, et une pièce chargée, en particulier. "Je n'avais pas tout de suite compris où j'étais…. C'était le bureau de son grand-père ; il n'avait pas bougé". La rencontre avec ce grand monsieur de la littérature est émouvante d'autant qu'Eugénie Bachelot-Prévert lui donne des textes méconnus ou passés sous silence, ainsi qu'une lettre inédite. Frédéric lit et choisit les mots qui figureront sur son disque. "J'ai découvert un Prévert que l'on a oublié. Un Prévet révolté, militant, intransigeant, courageux. Avec La Lettre à Jeanine, une lettre d'amour adressée à sa femme, intime, j'ai compris l'intensité de sa révolte. Alors qu'il parle d'amour, de désir, on sent le contexte social et politique de son époque."
C'est cette redécouverte du Prévert engagé, trop souvent enfermé dans les livres d'école et l'amour doux, qui transporte l'artiste marseillais. "Bien sûr que ces textes résonnent aujourd'hui, sont étonnamment modernes. Mais ce qui m'a vraiment touché, ce sont leur beauté, leur simplicité, leur puissance, la façon dont ils s'adressent à tout le monde. J'admire le courage de cet homme qui est resté toujours droit dans ses convictions. C'est ça, c'est l'homme qui m'a touché." À la beauté d'une écriture limpide, intelligible, répond une musique épurée, où l'on entend le grain de chaque instrument, où l'on le sent le souffle d'une voix parlée, fredonnante, aussi tranquille que les mots sont déchaînés.
"Je crois que Jacques Prévert m'a donné confiance en ma musique", confie-t-il, comme une révélation. Entre douceur folk, saillie rock et fraîcheur pop, Fred Nevchehirlian fabrique alors avec son groupe une vraie partition musicale, pas vraiment un support à ces mots qui bouent. En somme, une oeuvre autonome et pas seulement un hommage. "J'ai abordé ce répertoire avec beaucoup de distance, de légèreté et d'amusement. Je ne me suis pas vraiment rendu compte que je m'attaquais à un patrimoine de la littérature française. J'ai fait ça de façon assez simple et directe. Je voulais quelque chose de frais pour ne pas rajouter de la violence là où il y en avait déjà. Mais je crois que de la liberté naît plus facilement de l'émotion, quelque chose de plus fort. Quand tu travailles sur tes propres textes, tu te prends la tête, tu prends le risque de devenir chiant."
Presque sans s'en rendre compte, l'artiste marseillais façonne donc ce qui sera finalement son deuxième album solo, après Monde nouveau, monde ancien. "Je pensais que je faisais ce projet à côté de ma vie. Finalement, je me suis rendu compte que c'était la suite de mon chemin". Une histoire qui ne cesse d'émouvoir ceux qui l'écoutent, y compris auprès de ceux qui favorisent la notoriété. Parce que ce soleil rouge que Fred Nevchehirlian hisse à nouveau, tout en haut dans le ciel, brille décidément pour tout le monde. Jacques Prévert retrouve sa place. Et le poète marseillais s'en fait une dans le firmament d'une création sans concession.
"Le soleil brille pour tout le monde", L'autre distribution, dans les bacs depuis hier.
Présentation demain à 19 h à la librairie Histoire de l'Oeil, 25 rue Fontage (6e). Entrée libre
http://www.laprovence.com/article/spectacles/jacques-prevert-soleil-rouge

mardi 8 novembre 2011

Bientôt la foire aux jouets des Amis des enfants du monde - Sainte-Luce-sur-Loire

Tous les jouets sont vérifiés et étiquetés, précise Thérèse Villeneuve, dynamique Lucéenne, très investie dans cette association depuis ses origines en 1975. Cette foire aux jouets connaît chaque année un véritable succès. Certaines personnes viennent même une heure avant pour faire la queue ! Preuve que cela correspond à un réel besoin aussi de la part des acquéreurs, qui peuvent être des individuels comme des collectivités. » Les fonds récoltés par la foire aux jouets du dimanche 20 novembre « permettront aux enfants du Burkina Faso de déjeuner à la cantine de l'école ». Ceux de 2010 avaient permis d'aider les centres malgaches de petite enfance.
Rappelons que l'action des AEM est double : à la fois « porter secours, espoir et avenir aux enfants les plus démunis, en soutenant financièrement des initiatives locales telles qu'orphelinats, écoles, centres d'apprentissage... Et aussi rechercher des familles françaises pour les enfants confiés aux AEM en adoption par les autorités de leur pays, » souligne Thérèse.
En trente ans, en effet, grâce aux AEM et à la générosité de chacun, ce sont plus de 6 000 enfants d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie qui ont pu être adoptés en France. Les ressources viennent de dons privés, de parrainages et aussi du produit des manifestations locales organisées par les délégués de l'association, à l'instar de cette foire aux jouets annuelle lucéenne, solidaire et conviviale.
Dimanche 20 novembre, foire aux jouets, salle Marc-Jaffret, Mail de l'Europe, de 10 à 18 h.

http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=foire&source=newssearch&cd=8&ved=0CFUQqQIwBw&url=http%3A%2F%2Fwww.ouest-france.fr%2Factu%2FactuLocale_-Bientot-la-foire-aux-jouets-des-Amis-des-enfants-du-monde-_44172-avd-20111105-61612925_actuLocale.Htm&ei=utu3Ts2WHcXChAe8sIydBA&usg=AFQjCNHHNbhMnPZcynmYvImerEnBNYzjTw&sig2=DTR68AbHqto_WUcqzSA2lA

lundi 7 novembre 2011

Edvard Munch en «oeil moderne»

Du peintre aux terribles tourments intérieurs, le Centre Pompidou complète les vastes contours: Edvard Munch y apparaît en «oeil moderne», impliqué dans son temps et interrogeant le rapport de la peinture au monde. Un précurseur de l'expressionnisme en 140 oeuvres et dans une stimulante complexité.

Sous de larges chapeaux, des gueules farouches et spectrales. Des corps lourds d'ouvriers qui font masse et semblent prêts à surgir hors de la toile. Le cadrage, par sa frontalité et le débordement des figures, tient du dispositif cinématographique. Comment ne pas penser à la célèbre Sortie de l'usine Lumière à Lyon, séquence tournée en mars 1895 et considérée comme l'un des premiers films de l'histoire du cinéma? L'exposition privilégie l'oeuvre de la maturité, après 1900 Il ne s'agit évidemment ...