Ouverte au public depuis 2015, cette forteresse située dans les Ardennes offre un plongeon dans l’histoire. Par des visites notamment commentées qui ne laisseront indifférents.
Tel un paradoxe... Soucieuse à l'origine - et durant des siècles - à ne laisser entrer personne, la citadelle de Givet-Charlemont affiche aujourd'hui une toute autre détermination, volonté. Et sous l'impulsion de la Communauté de Communes Ardennes Rives de Meuse, laquelle s'en est portée acquéreur en 2015 (1), ce haut édifice découvre dorénavant plaisir à ouvrir ses portes. Un souhait qui traduit aussi une envie (évidente) à préserver le devoir de mémoire.
« Ce lieu est chargé d'histoire. Il a su également passer les époques, se tenir « debout » si je puis m'exprimer ainsi afin de continuer à dominer Givet et sa périphérie » Quelques mots sembleraient vouloir suffire à Audrey Tepeint-Malcorps pour envisager planter le décor. Pour attirer l'œil vers un environnement qui se déploie « sur près de quatre vingt cinq hectares » Vaste étendue où le public est convié à s'immerger. « Il demeure des zones inaccessibles ou qui demandent encore certaines aménagements » indique la chargée de mission de cette Communauté de Commune. Esquissant un petit sourire à l'idée que l'endroit ait pu faire face, tant bien que mal, à cette crise sanitaire.
Accessible depuis peu...
« Il nous a été possible d'entrouvrir l'imposante porte voici quelques semaines seulement » évoque Audrey Tepeint-Malcorps. Avec un petit sourire qui se veut le reflet d'un soulagement. Avant d'ajouter « Un cahier des charges a été soigneusement élaboré. Le port du masque est notamment obligatoire. Malheureusement, le calendrier des manifestations a été considérablement bouleversé. Néanmoins, tout laisse à présager que nous nous associerons aux Journées du Patrimoine. Via une version qui se révélera allégée, différente des précédentes » Toutefois, cette fortification érigée dès le XVe siècle en a (certainement) vu d'autres... Et ne souhaitait donc rendre les armes. Au sens figuré.
Et c'est d'ailleurs ce voyage à travers le temps qu'Asma Belmekki se fait un plaisir de conter. Et avec sourire, cette dynamique guide encourage-t-elle à la suivre aux quatre (re)coins de cette citadelle. « Pas exactement ! » lance-t-elle, admettant alors que ce lieu « réaménagé principalement sous Louis XIV et l'impulsion de Vauban » continue à l'être encore aujourd'hui. Mais qu'importe, au hasard de galeries, de jolis points de vue, de références historiques mais aussi d'anecdotes, l'intéressée suscite alors l'attention. Décline les initiatives, ces « décisions politiques » qui ont influées sur l'apparence générale locale sans parvenir, pour autant, à métamorphoser cet amas de pierres.
Un lieu chargé d'histoire, d'anecdotes aussi
Néanmoins, cette forteresse conserve les stigmates de ces reconstructions successives, de ces conflits qui n'auront cessé de se succéder, de l'affecter. « Avant que le Centre d'Entraînement des Commandos n'y trouve résidence en 1962 » raconte Asma Belmekki. Poursuivant ce (petit) circuit préalablement bien défini qu'elle prends toutefois soin d'adapter en fonction des visiteurs. Lesquels, plus ou moins curieux, la questionnent sur certains aspects spécifiques. Un intérêt dont elle se félicite d'ailleurs : « L'interactivité apporte une valeur ajoutée » argumente-t-elle sous le regard complice de Manon Rydzik, son alter ego. Deux passionnées d'une histoire locale dont elles avouent être, s'être bien imprégnées. « L'endroit nous est familier puisque nous vivons à proximité. Pour autant, le soutien des membres de l'association « Les Sentinelles de Charlemont » permet d'étoffer nos interventions. Passionnés par la Citadelle, ils se révèlent être des puits de savoir »
Et cette complicité n'oserait déplaire à ce public attentif à ces promenades commentées. Petit groupe intergénérationnel qui, en un temps donné, se voit accorder le droit d'explorer celui qui parfois a bien failli changer la face du monde. Et l'actuelle quiétude des lieux ne peut occulter les épisodes tragiques engendrés par ces batailles à une époque mouvementée opposant la France à cette alliance Espano-Néerlandaise, voire la Première Guerre Mondiale de 1914-18 dont les uns et les autres s'appuient aujourd'hui dans l'espoir de sensibiliser
Préserver le devoir de mémoire
« Ne jamais oublier, tirer les enseignements du passé », une noble philosophie que la Citadelle de Givet-Charlemont semble avoir gravé sur ses murs. D'une apparence certes invisible mais un message que ces ambassadeurs d'aujourd'hui veillent à rappeler. Chacun à sa façon.
Quelques (nouveaux) mots qui tends - humblement - à expliquer, commenter, analyser ceux qui jadis ont marqué l'histoire jusqu'à parfois réussir à la réécrire. Un exercice de style que nous vous invitons, vous conseillons à apprécier lors d'une prochaine escapade au cœur même de ces Ardennes.
(1) La Citadelle est ouverte au public comme site culturel et touristique depuis 2018. En 2015, la gestion avait été confiée à un entrepreneur belge qui y organisait alors du paintball et de l'airsoft.
- Plus d'info: Communauté de Commune - Givet: 03 24 57 24 50
ü www.ardennesrivesdemeuse.com
lire sur le blog vuduchateau.com merci Laurence
http://www.vuduchateau.com/actu-14183-la-citadelle-de-givet-charlemont-raconte-son-histoire.html
