mercredi 6 octobre 2010

Spéléologue disparu : l'opération de la dernière chance

Ils vont tenter le tout pour le tout. Les sauveteurs tentaient mercredi une opération de la dernière chance pour sauver un spéléologue disparu depuis dimanche dans les Gorges de l'Ardèche. Après avoir essayé de rejoindre le spéléologue par voie basse, en envoyant des plongeurs, les secouristes s'efforçaient de dégager une nouvelle voie d'accès, via une cheminée naturelle partant du plateau au-dessus des gorges. Ils l'ont localisée au niveau de la zone où ils pensent qu'a pu se réfugier Eric Establie, spéléologue niçois chevronné de 45 ans.
On pense qu'il nous attend en vie dessous"


"Entre le sommet du trou et là où il pourrait se trouver, il y a sans doute à peu près deux cents mètres, mais ce n'est pas du tout sûr que ce soit à la verticale", en l'absence de relevé topographique précis, a mis en garde le sous-préfet de Largentière Jean Rampon, qui coordonne les secours sur place. "Si c'est dégageable, on sera optimiste", a déclaré quant à lui Eric Zipper, président des Spéléo Secours, soulignant qu'il était trop tôt pour savoir si "il y a une multitude de petites failles ou une grosse cheminée" par laquelle il serait plus aisé de descendre. "On est optimiste" et "on pense qu'il nous attend en vie dessous", a-t-il assuré, fondant son espoir sur la découverte dans la nuit par deux plongeurs britanniques de son propulseur.


Parti dimanche matin explorer cette grotte plongeant dans le lit de la source de la Dragonnière, à Labastide-de-Virac, pour réaliser un nouveau relevé topographique, Eric Establie a été bloqué à son retour par un éboulement "à 780 mètres de l'entrée et 46 mètres de profondeur". Selon Spéléo Secours, si Eric Establie, équipé d'une combinaison étanche et disposant d'eau, a trouvé une poche d'air, ses "limites physiologiques sont de 15 jours, voire trois semaines".


"Ce n'est pas une tête brûlée"


Le spéléologue, parti avec un recycleur d'air pour une expédition de six heures maximum, ne disposait que d'une autonomie de 24 heures pour respirer et pour voir. Lui-même membre du Spéléo Secours, "il avait déjà effectué un relevé topographique de la grotte jusqu'à 1.040 m de l'entrée et 42 m de profondeur et il voulait aller au-delà", selon le sous-préfet de Largentière. "Ce n'est pas une tête brûlée. Il a toujours plongé avec une grande rigueur, notamment pour détecter des sources et des bassins hydrologiques souterrains. Beaucoup de communes ont été alimentées en eau grâce à ses travaux", selon Eric Zipper.


Outre l'équipe de plongeurs britanniques, les secours ont fait appel à deux plongeurs suisses, prêts à prendre le relais, avant l'éventuelle intervention d'une troisième équipe, constituée de trois plongeurs italiens. En outre, une quarantaine de secouristes français (pompiers, gendarmes et plongeurs...) ont été mobilisés depuis dimanche.
http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/2010-10/speleologue-disparu-l-operation-de-la-derniere-chance-6091260.html

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