vendredi 8 octobre 2010

Boues rouges Hongrie : En France, l’usine de Gardanne sous haute surveillance

Il existe une seule usine en France de production de « boues rouges » pour fabriquer de l’alumine, et elle est depuis hier sous haute surveillance. La société Rio Tinto, qui dépendait auparavant du groupe Pechiney, est implantée sur la commune de Gardanne (Bouches-du-Rhône). Au ministère de l’Ecologie, chez Jean-Louis Borloo, Jérôme Goellner, le chef du service technologie et risques industriels, nous indique que « le ministère a vérifié hier auprès de la Direction régionale de l’environnement et de l’aménagement que la réglementation était bien respectée sur ce site ».


Les boues rouges sont stockées sur place, dans une grande carrière, et elles sont retenues par un petit barrage pour éviter qu’elles ne se répandent et provoquent des pollutions dans l’environnement. En Hongrie, c’est justement l’effondrement d’une digue qui a provoqué le déversement des boues rouges dans un fleuve. « Un contrôle a été fait en juillet 2010 par un cabinet indépendant pour s’assurer de la solidité de cette digue. Les résultats sont rassurants », ajoute le ministère de l’Ecologie.
Cela dit, il existe sur ce site un problème. Une petite partie des boues rouges, sous forme liquide, est reversée en pleine mer par le biais d’une canalisation et on retrouve des traces de boues rouges au large de Cassis ! « Cette situation de rejets des boues rouges en pleine mer nous pose souci. A l’horizon 2015, cela devrait s’arrêter. Ce n’est pas illégal, mais la situation n’est pas satisfaisante », ajoute Jérôme Goellner. Interrogé sur la dangerosité de ces boues rouges, il précise « qu’elles sont dangereuses pour la santé, comme la soude, dans la mesure où elles sont corrosives. Si elles se répandent dans les cours d’eau, elles provoquent une augmentation de la mortalité des poissons ». Cette usine, « surveillée de près », n’est pas classée pour autant Seveso (du nom d’une commune en Italie touchée par une pollution majeure à la dioxine en 1976) car elle ne rentre pas dans cette catégorie de sites industriels « à hauts risques ».
Il existe en France 626 sites Seveso à risques hauts. Il s’agit d’usines chimiques ou pétrolières notamment qui peuvent provoquer « un incendie, une explosion ou un nuage toxique » selon la terminologie officielle. Elles sont présentes en particulier en région Rhône-Alpes, en Aquitaine et en Ile-de-France. Elles sont soumises à des contrôles stricts, mais une catastrophe n’est jamais impossible, comme l’a prouvé l’accident d’AZF à Toulouse. Pour Marc Sénant, un des responsables de l’association France Nature Environnement, « une catastrophe comme celle de la Hongrie peut très bien se produire en France. Même s’il y a eu des progrès dans l’action des pouvoirs publics ces dernières années, la culture de la prévention du risque n’est pas encore assez développée chez les industriels ».
http://www.leparisien.fr/societe/en-france-l-usine-de-gardanne-sous-haute-surveillance-07-10-2010-1098862.php

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