Un dossier pour le moins embarrassant est depuis plusieurs mois entre les mains du conseil des prud'hommes de Laon. Il oppose la communauté de communes du Pays de la Serre en la personne de son directeur à une salariée, employée en contrat avenir et aujourd'hui placée en arrêt de longue durée par un collège d'experts de la caisse primaire d'assurance-maladie de Laon.
Dossier sensible en effet puisqu'il met aux prises sur fond de harcèlement moral une collectivité territoriale présidée aujourd'hui comme à l'époque des faits par le sénateur PS et président du conseil général Yves Daudigny d'une part et d'autre part, une mère de famille âgée de 42 ans, domiciliée à Crécy-sur-Serre. La jeune femme aurait été visée le 20 juillet 2007 par un écrit raciste laissé à la déchetterie intercommunale sur un billet rempli par un chauffeur de la société Véolia. Au sein de la communauté de communes et d'un chantier d'insertion, elle aurait dû ensuite subir des pratiques discriminatoires.
L'union avait évoqué ce dossier dans son édition du 5 janvier 2008. Le contentieux n'était pas encore porté devant les prud'hommes. Depuis, le climat autour de l'ancienne employée s'est considérablement tendu. La mère de famille aurait été l'objet de pressions. Craignant pour sa famille, et notamment ses deux enfants, elle ne souhaite plus évoquer ce passé.
L'affaire devait être examinée ce lundi 5 octobre dernier. Elle n'a pu l'être et pour des motifs semble t-il d'ordre déontologiques puisque l'avocat de la plaignante s'est associé très récemment avec un confrère laonnois, lequel n'est autre que l'actuel défenseur de la communauté de communes dans ce dossier… Le plaideur s'est donc désisté, officiellement la veille de l'examen de l'affaire, laquelle a été renvoyée à la date du 7 décembre prochain, toujours devant le conseil des prud'hommes de Laon. Depuis mardi, les intérêts de la plaignante sont défendus par un autre avocat laonnois, Me Carine Lorente. C'est le quatrième juriste qui se penche sur le dossier de cette mère de famille au quotidien marqué depuis les faits, par la crainte de représailles.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/harcelement-une-sombre-affaire
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