mercredi 3 août 2011

Yelle. Un «Safari» planétaire

Tout ce qu'on a vécu, c'était complètement fou. On n'a jamais calculé ce qui s'est passé, on a vraiment tout pris dans la tronche. Et tant mieux». En 2006, le titre «Je veux te voir» met Yelle sur orbite autour de la planète Web, avant de la propulser sur le devant de la scène internationale. Dans la foulée, la reprise de «À cause des garçons» achève d'installer le phénomène electro-pop dans la durée. Suivent alors cinq années frénétiques. «C'étaient des expériences folles, sourit la jeune Briochine. On ne s'est jamais posé de question, on a tout pris en se disant qu'on verrait bien ce qui se passerait. Et ça continue». Très fort même. Les Cassandre qui prédisaient un succès éphémère se sont tues.

Drew Barrymore à genoux

Grâce à la musique, Yelle est entrée dans le club très fermé des «tourdumondistes». Dire qu'il y a cinq ans, la Costarmoricaine n'avait encore jamais pris l'avion... Que de chemin parcouru depuis. Et pas seulement en miles. Après Mika, Katy Perry a, à son tour, succombé au charme du groupe, invité à assurer la première partie de sa tournée britannique, au printemps dernier. Une nouvelle expérience hors normes. «Jouer tous les soirs devant 10.000 personnes, c'était très impressionnant! Ça a été de la folie, ça hurlait... On a gagné des fans et ça, c'est cool». Mais Yelle et ses complices - GrandMarnier et Tepr- ne vivent pas dans l'ombre des stars. Sur son seul nom, le groupe attire aujourd'hui les foules. Au cours de leur marathon américain - 28concerts en 35 jours entre avril et mai - les Bretons ont rempli des salles de 800 à 1.400 places, de New York à LosAngeles. «C'était complet tout le temps à l'exception de deux ou trois concerts. Même les organisateurs hallucinaient!». Outre-Atlantique, Yelle a désormais ses fidèles et même ses groupies. Et pas des moindres. À Austin, Texas, les petits Français ont eu la visite surprise de Drew Barrymore. Totalement conquise par le concert, l'actrice s'est agenouillée devant la chanteuse en signe de respect! Surréaliste.

Tisanes, compotes et repos

Depuis le début de l'année, Yelle et ses boys avalent les kilomètres et enchaînent les concerts autour du Globe à un rythme soutenu. Une tournée physiquement éprouvante qui impose une hygiène de vie irréprochable. «On n'est pas le genre de groupe qui se déchire tous les soirs. Nous, c'est plutôt tisanes, compotes de pommes et repos au maximum». Pas très rock'n'roll mais indispensable pour durer. Paradoxalement, Yelle est aujourd'hui plus convoitée à l'étranger que dans son propre pays. Sur les quelque 300 concerts donnés par le groupe, seule une petite centaine l'a été dans l'Hexagone. Et ce n'est pas par manque d'envie. «On dit qu'on n'est jamais prophète en son pays, philosophe la Briochine. Je ne sais pas si l'adage changera pour nous mais j'aimerais beaucoup qu'on fasse plus de dates en France».

Le coeur à Saint-Brieuc

Un léger regret qui ne l'empêche pas de poursuivre sereinement son chemin, en regagnant aussi souvent que possible son port d'attache: Saint-Brieuc. Profondément enracinée en terre costarmoricaine, la jeune femme n'oublie pas d'où elle vient. C'est dans sa ville, à l'approche du printemps, qu'a été donné le coup d'envoi de la nouvelle tournée internationale. C'est encore là qu'a été lancé, chez ses amis du «Disquaire», «Safari Disco Club». Entre papa chanteur et maman douceur, l'artiste recharge ses accus. «C'est important d'être chez soi, ne serait-ce que deux jours. Retrouver sa maison, faire une bouffe avec la famille, les copains, ça regonfle.» Quelques moments de repos volés entre deux concerts avant de reprendre à nouveau la route. Direction la Suède, puis l'Australie, HongKong, le Japon... Seule l'Afrique ne figure pas encore dans son carnet de voyages. Un «Safari» au Kenya, ça aurait pourtant de l'allure

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/bretagne/yelle-un-safari-planetaire-02-08-2011-1387840.php

Aucun commentaire: