vendredi 15 juin 2012

Portraits de femmes au Château d'eau

Deux jeunes artistes se partagent les cimaises du Château d'Eau, à Toulouse. Géraldine Lay expose en avant-première des Rencontres d'Arles et Isabelle Vaillant revient à la Faourette, le quartier de sa jeunesse.
Géraldine Lay s'est engouffrée dans « Les failles de l'ordinaire » avec un appareil photo basique. La démarche est classique, le résultat dans l'air du temps (paysages urbains sinistres, regard distant). « Je m'intéresse aux petits moments de l'existence, aux scènes de rue, explique Géraldine Lay. En même temps, je souhaite que le spectateur se pose à chaque fois la question d'une éventuelle mise en scène, à la frontière entre fiction et réalité. » Ce n'est pas cette « ambiguïté » qui nous passionne le plus dans l'exposition. On s'arrête plus volontiers sur les portraits posés d'humains un brin désemparés. « J'aime la beauté et la fragilité de chacun, poursuit la photographe, ces petites histoires qu'on peut raconter par un geste, une présence. »

« Seul l'humain m'intéresse »

Dans la seconde galerie, Isabelle Vaillant revient sur sa propre vie. Cette Normande a passé son adolescente quartier de la Faourette, à Toulouse, avant de partir en Bretagne. 24 ans plus tard, la photographe revient, « Entre les tours » de sa jeunesse, non pas pour un énième reportage sur les cités « à problème » (« seul l'humain m'intéresse, je ne porte pas de jugement », dit-elle), plutôt pour des retrouvailles chaleureuses avec ses amis d'avant.
« Quand je suis arrivée à la Faourette, j'avais 14 ans, se souvient Isabelle Vaillant. Je venais d'un petit village du Maine et Loire. Je n'avais jamais vu d'étranger. Et là, je découvrais des gens beaux, des cheveux frisés, toutes ces odeurs de nourriture. J'ai vite été fascinée par leur culture. »
A ses côtés, Fatima opine du chef, mettant en avant la « chaleur » de l'artiste. L'ancienne copine est devenue modèle et guide. Soit dix jours de travail pendant lesquels Isabelle Vaillant a « retrouvé les mêmes portes ouvertes ». Les portraits qu'elle a réalisés sont simples, beaux et intemporels. Simples car la photographe trouve que c'est comme ça qu'on arrive « au plus juste. » Beaux car elle soigne le cadre et la lumière. « Je ne parle pas, je suis très concentrée. Je photographie comme si je sculptais », conclut la photographe.
Jusqu'au 24 juin au Château d'Eau (1, place Laganne), Toulouse. Ouvert tous les jours de 13 heures à 19 heures sauf le lundi. Tél.0561 77 0940 (www.galeriechateaudeau.org). Dimanche 3 juin, dans le jardin : à l'occasion du week-end de l'art contemporain du réseau PinkPong, brunch à partir de 11 heures et jazz manouche. Vous amenez de quoi grignoter, nous nous occupons des boissons. Visites des expos par les artistes à 13 heures et débat. Braderie de livres de photo jusqu'à 18 heures.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/06/02/1367904-portraits-de-femmes.html

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