mercredi 16 mai 2012

Les Fêtes médiévales en danger

C'est un coup de massue pour le château fort : à quelques semaines de la 17e édition des Fêtes médiévales, le conseil général vient d'amputer sa subvention de 50 000 euros.

LASSÉ d'être le principal financeur des Fêtes médiévales, le Département vient d'infliger une cure d'austérité sévère à ses organisateurs. Au point que ces derniers se demandent si la 17e édition, prévue le week-end prochain, ne sera pas la dernière.
Le premier à tirer la sonnette d'alarme a été le maire de Sedan, qui est également le président de la SEML (*) Château et compagnies, organisatrice de l'événement.
Didier Herbillon a sollicité en urgence un rendez-vous avec Benoît Huré, pour convaincre le président du conseil général de « revenir sur sa position ». Dans l'attente de cette rencontre cruciale, qui aura lieu le lundi 21 mai (soit juste… après le festival, fixé les 19 et 20 mai), le maire dit « ne pas vouloir polémiquer ».

« On est mort ! »

En coulisses, les organisateurs ne se privent cependant pas de pester contre la décision départementale. D'une part, expliquent-ils, car elle a été rendue très tardivement, un mois tout juste avant le festival. D'autre part car, pour reprendre l'expression de l'un d'entre eux, « avec 50 000 euros en moins, on est mort ! »
Dans le détail, le budget du festival médiéval s'établit cette année à 182 000 euros, contre 210 000 l'an passé. Il est financé à 88 500 euros par les recettes commerciales (l'entrée est fixée à 7 euros par jour, 12 euros les deux jours) et à 93 500 par des aides publiques : 30 000 euros du conseil général, 15 000 de la Région, 8 500 de la communauté de communes du Pays sedanais, et 40 000 euros de la Ville de Sedan. Une nuance toutefois : la somme de 40 000 euros comprend l'aide technique apportée par les agents municipaux, qui n'exige pas d'ouvrir le portefeuille.
Jusqu'à présent, le Département était le premier partenaire financier. Pour l'ensemble des animations estivales du château fort, il versait ainsi 80 000 euros : 60 000 pour le festival et 20 000 pour les autres animations. Désormais, l'aide globale sera plafonnée à 30 000 euros.
Didier Herbillon voit là « une menace réelle sur l'avenir du festival ». « La décision a été prise trop tard. On n'a pas eu le temps d'aller voir ailleurs. Il faut que le conseil général repousse sa décision à 2013, pour que nous ayons le temps de nous retourner. »

« Que chacun paie 30 000 euros »

Au siège du Département, on ne voit évidemment pas les choses de la même manière. Alain Guillaumin, directeur général des services, défend ainsi la décision prise et renvoie la balle aux autres collectivités.
« Le conseil général était devenu le premier financeur des Fêtes médiévales, devant les principales collectivités concernées. Nous souhaitons désormais que la participation financière soit mieux partagée. Sur un budget de 120 000 euros, si la Ville, la communauté de communes et la Région mettent 30 000 euros chacune, comme le Département, alors le compte y est… »
Concernant la décision tardive du conseil général, le directeur observe que « la multiplication des manifestations demande de plus en plus de temps pour examiner les dossiers ». Il rappelle enfin que les finances départementales actuelles exigent que le conseil général se « recentre sur ses compétences obligatoires » (comme l'aide sociale).
Ce à quoi des organisateurs rétorquent que « ça n'a pas empêché le conseil général d'investir 200 000 euros dans une publicité idiote de Jan Kounen ! »
Ambiance…
En attendant que les élus règlent leurs « comptes », le château fort, qui en a vu d'autres en 600 ans, s'apprête à voir déferler, samedi et dimanche prochains, près de 40 000 spectateurs. Au programme : marché médiéval, cortèges historiques, campements vivants, spectacles de fauconnerie… Et sans doute pas mal d'interrogations et d'inquiétude en coulisses.


http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/les-fetes-medievales-en-danger

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