lundi 9 janvier 2012

Si Versailles m'était conté

De Louis XIII à Jeff Koons. C'est la mission que s'est confiée Jean-Jacques Aillagon dans son Versailles en 50 dates. "Invité" à prendre sa retraite en octobre, l'ancien ministre de la Culture y fait ses adieux à un château sur lequel il a régné pendant quatre ans. Tout en se souvenant que, avant de mener une brillante carrière de haut fonctionnaire, il avait été professeur d'histoire-géo.
Ponctuée de cinquante haltes, cette promenade pédagogique à travers les siècles débute le 11 novembre 1630 avec la journée des Dupes, qui marque l'entrée du pavillon de chasse de Louis XIII dans les manuels d'histoire. Dès lors, Versailles ne cessera plus de se mêler de politique, par-delà les régimes et même les frontières. Symbole de la monarchie absolue, le château est aussi un berceau de la République. Emblème de la France, il sert de cadre à la naissance de l'Empire allemand et régente le destin de l'Europe avec le traité du même nom en 1919.
Jean-Jacques Aillagon a lui-même oeuvré pour que l'actualité ne délaisse pas Versailles en y conviant l'art contemporain. Dans le chapitre Jeff Koons, il note, malicieux, que Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, qui demanda en 2008 l'interdiction de l'exposition pour "pornographie", s'est depuis lancé dans la commercialisation de préservatifs.
Par le biais d'une préface engagée, le Lorrain prouve d'ailleurs que la polémique ne le rebute pas en dézinguant la Maison de l'histoire de France, qui doit s'installer aux Archives nationales. Qualifiant ce choix présidentiel de "petit projet qui ne saurait satisfaire une grande idée", Jean-Jacques Aillagon rappelle dans son livre-plaidoyer que notre histoire nationale a depuis longtemps trouvé une résidence bien plus spacieuse du côté des Yvelines.
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Par Thomas Mahler
Versailles en 50 dates, de Jean-Jacques Aillagon (Albin Michel, 322 p., 20 euros).
http://www.lepoint.fr/livres/si-versailles-m-etait-compte-30-12-2011-1413814_37.php

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