lundi 5 décembre 2011

Mazarine Pingeot : un «coup de cœur pour un roman de mémoire»

Une longue chemise à carreaux débordant sur un pantalon noir, des cheveux longs et noirs, un visage émacié. C'est à 14 h 45 hier après-midi lorsque Mazarine Pingeot professeur agrégée de philosophie et déjà auteure de sept romans prend place autour de la table de la grande salle Bayrou. Maurice Petit intervient et explique pourquoi Mazarine est là. Car la jeune femme a été un des deux coups de cœur de l'invité du festival 2011 :Vénus Khoury-Ghata. Qui vendredi soir a permis de découvrir Jeanne Benameur native d'Algérie qui vit à La Rochelle et consacre l'essentiel de son temps à l'écriture. Puis hier dans la même mise en scène la rencontre avec cette jeune femme qui vit avec un nom, celui de sa mère, donné en héritage dans le dernier quart du siècle précédent.

Revoir « Nuit et brouillard »

Sa rencontre-entretien et lecture se fait autour de son dernier roman (1), sorti cet été. Un texte très percutant qui raconte le choc, la dévastation sur un adolescent de la découverte de la Shoah. Tout cela après avoir visionné comme des centaines de milliers de lycéens dans les années soixante le film d'Alain Resnais « Nuit et brouillard ». Ce terrible « Nacht und nebel » qui fut pour beaucoup le premier choc visuel sur les camps de la mort et l'extermination à grande échelle des bourreaux du régime Nazi. Maurice Petit en préambule lit les quatre premières pages de ce roman qui dénote déjà la dureté de l'écriture, de la souffrance qui se transmet et surtout de ce terrible devoir mémoriel qui n'en finit pas de se rappeler à nous en nombre de circonstances.
L'assistance à ce moment - là tend l'oreille pour mieux comprendre ce qu'écrivait déjà René Char : « L'homme est capable de faire ce qu'il est incapable d'imaginer ». La première interrogation de l'animatrice à ce goût irritant de l'incontournable. «Y a-t-il une part autobiographique que l'on peut ressortir de ce roman ? » Se penchant vers le micro l'auteur de « Pour mémoire » tout d'abord timidement, puis avec un phrasé plus soutenu commence à répondre en ayant bien entendu écarté cette part. Elle précise que sa découverte de la Shoah fut pour elle, dans le temps plus tardive, que celle du héros de papier de son dernier papier. Le ton est donné l'échange se poursuit un peu comme une belle confession avec un public acquis et curieux. C'est d'ailleurs au-delà du dialogue entre la prof-écrivain et la journaliste littéraire que l'on s'aperçut que la salle ne voulait pas rester « Bouche cousue » comme Mazarine titra son roman autobiographique d'alors.
(1) « Pour Mémoire » de Mazarine Pingeot.90 pages.14€. aux éditions Juillard

http://www.ladepeche.fr/article/2011/12/04/1231467-mazarine-pingeot-un-coup-de-c-ur-pour-un-roman-de-memoire.html

Aucun commentaire: