mardi 17 janvier 2012

Paris : le Grand Palais transformé en champ de bataille

«Poussez un peu sur la droite ce panneau de Cherbourg. Là, c’est bon, ça rentre… On passe au bocage de Brest… » La cinquantaine de manutentionnaires au travail sous la nef du Grand Palais met ce week-end un point final à l’installation des plans-reliefs historiques des places fortes françaises pour une exposition exceptionnelle.
Objectif : achever ce puzzle extraordinaire de seize sites fortifiés dans un temps record pour ouvrir au public mercredi. Cela n’a rien d’un jeu d’enfants. Ces œuvres de bois, de toile, de sable fin pulvérisé sur des lits de colle ou de mer peintes sur ces tables de chêne ont été commandées par Louis XIV. Leur réalisation s’est poursuivie jusqu’à la fin du XIXe siècle. Et rien ne manque à ces paysages de champs de bataille : fortifications, forêts, champs et routes. Les villes ont leur église. Les maisons leurs cheminées.

Cherbourg sur 160 m2 « C’est stupéfiant. On a réussi à occuper cet espace extraordinaire avec ces pièces historiques. C’est maintenant l’occasion de montrer ce qui n’a jamais été vu », se réjouit sous son chapeau Max Polonovski, directeur du musée des Plans-reliefs des Invalides en lissant sa moustache. Seules quelques-unes de ces « immenses maquettes miniatures », classées monuments historiques en 1927, sont présentées en permanence.
« Cette fois, nous montrons les créations les plus impressionnantes , Brest et son gigantesque bocage, la maquette de Cherbourg sur 160 m2, le fort de Briançon entouré de ses montagnes », souligne Max Polonovski avec enthousiasme. Cette exposition se prépare depuis cinq mois aux Invalides. Après un dépoussiérage des maquettes, il a fallu passer à l’éponge les plans d’eau. « La mer est un peu trop verte. Elle était sans doute un peu plus bleue à l’époque », estime Frédérique Vincent, une des restauratrices au travail sur Cherbourg. « Nous avons aussi vérifié la solidité des piétements des tables », ajoute Sarah Paronetto, régisseuse de l’exposition. Tout a ensuite été numéroté, mis dans 345 caisses créées sur mesures et déplacé jusqu’au Grand Palais grâce à 35 semi-remorques.
Tout prend enfin forme. De grands miroirs offriront une vue d’ensemble des maquettes de Strasbourg ou de Saint-Omer. Des passerelles surélevées donneront l’impression de survoler Brest et Cherbourg. Des longues-vues seront pointées sur tel ou tel fort ou monument et le numérique permettra de zoomer sur des détails incroyables. La semaine prochaine, le public pourra admirer ces champs de bataille mieux encore que Louvois, ministre de la Guerre de Louis XIV, qui avait passé commande des premières maquettes. la guerre est finie, restent des objets uniques au monde.


« La en relief ». Exposition au Grand Palais du 18 janvier au 17 février, avenue Winston-Churchill (VIIIe). M° Franklin-D.-Roosevelt, de 10 heures à 20 heures, nocturne le vendredi jusqu’à 22 heures, fermé le mardi. Tarif : 5 €, gratuit pour les moins de 26 ans. Rens. sur www.lafranceenrelief.

http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75014/paris-le-grand-palais-transforme-en-champ-de-bataille-14-01-2012-1811024.php

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