samedi 15 décembre 2012

Montauban. Destins de femmes durant la guerre : une belle exposition qui dérange

L'histoire a parfois des reliefs qu'il est difficile de regarder les yeux grands ouverts. Aujourd’hui et demain, via un colloque de très haut niveau au centre universitaire départemental de Montauban, et jusqu'au 31 janvier grâce à une exposition «dérangeante» signée Yvelyne Wood, au conseil général, il est donné de se pencher sur le destin et le rôle des femmes durant les guerres. Celles d'hier. Et d'autres plus récentes...

Une artiste engagée

Yvelyne Wood est une artiste plasticienne, sculpteur et scénographe, résolument engagée depuis toujours, dans un travail de mémoire des guerres contemporaines. Pas la mémoire des bourreaux qui ne l'intéressent pas, mais celle des victimes dont elle capte et interprète la souffrance dans de vibrantes installations composées notamment d'archives de guerre, de rails de chemin de fer, de métal oxydé ou de plombs. Des matériaux bruts chargés des empreintes de l'histoire et devenus caractéristiques de son travail, qui compose son exposition, «Le cœur de la guerre, une histoire de femmes» dans le hall du conseil général.
Dans la continuité de sa précédente exposition «la chair de la guerre» au printemps dernier à l'université de la Sorbonne à Paris, Yvelyne Wood poursuit sa mise en lumière de l'histoire intime des femmes en temps de guerre : «80% des victimes de la guerre sont des civils et parmi elles, une majorité de femmes et d'enfants. Le viol est utilisé comme une arme de guerre et de purification ethnique. Ma démarche doit permettre de sensibiliser le grand public aux horreurs engendrées par les conflits armés et à la reconnaissance de ses martyrs. Pour ces femmes, c'est le premier pas vers une possible reconstruction.» explique-t-elle, encore bouleversée par la mission qu'elle a menée en octobre dernier en Bosnie, avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.

Humanisme et droits de l'Homme

Un voyage au bout de l'enfer durant lequel elle a partagé les récits des femmes victimes des violences des guerres de Sarajevo et de Mosnar. Ce sont ces extrêmes barbaries et encore aujourd'hui leurs stigmates qu'Yvelyne Wood a choisi de dénoncer à Montauban. «Une invitation du président, Jean-Michel Baylet...» glisse-t-elle. «La programmation d'une exposition aussi audacieuse en ce mois de fêtes prouve à quel point il est attaché aux valeurs humanistes et au respect des droits de l'Homme partout dans le monde. Et il a gardé intacte son amitié pour mon frère Yves Ponnau, principal du collège de Valence d'Agen pendant douze et tragiquement disparu en 2009. C'est lui qui m'avait fait partager son amour pour ce département qui m'accueille aujourd'hui».
Autant de raisons qui permettent au Tarn-et-Garonne d'offrir une tribune à son travail de mémoire et de sensibilisation.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/12/10/1510463-montauban-destins-de-femmes-durant-la-guerre-une-belle-exposition-qui-derange.html

Aucun commentaire: