lundi 29 octobre 2012

Salon : deux cents ans après, Napoléon fascine toujours les historiens

Ils partirent à plus de 600 000 et revinrent à moins de 30 000, sept mois après la bataille. La campagne de Russie, menée par Napoléon, a été l'une des plus meurtrières pour les troupes françaises et deux cents ans après la défaite, elle reste toujours à l'esprit des historiens, comme une étape importante de l'histoire. Aussi pour ne pas oublier mais aussi afin de mettre en avant des pièces de la collection, le musée de l'Empéri accueille jusqu'au 19 janvier, l'exposition : "Il neigeait... campagne de Russie 1812".
Un regard neuf
Une exposition exceptionnelle qui permet de poser un oeil nouveau sur cette campagne de 1812. Un regard contemporain rendu possible grâce "aux fouilles d'experts effectuées sur la fosse commune de Vilnius (en Lituanie), dans laquelle des soldats français de la Grande Armée ont été inhumés au retour de leur expédition", commente le conservateur du musée, Jean-Louis Riccioli.
Sous la houlette de Michel Signoli, anthropologue directeur de l'UMR 7268 installée à la faculté de médecine à Marseille, une équipe de spécialistes a découvert, en 2002, les restes des soldats de Napoléon dans une tranchée de Vilnius. "Une source supplémentaire de connaissances de cet événement et des conditions sanitaires des soldats, complémentaire des documents d'archives utilisés jusque-là par les historiens", ajoute le conservateur.
Les photos et résultats de fouille composent ainsi la première partie de l'exposition consacrée au bicentenaire de la campagne de Russie menée par les troupes napoléonniennes. Des photos de squelettes, "visiblement des hommes de 20 à 40 ans, souvent blessés ou malades", assure Jean-Louis Riccioli. Un chapeau, des bottes, une pièce de monnaie... autant d'indices qui ont permis à Thierry Vette, membre du comité d'experts du musée de l'armée, collectionneur et fin connaisseur en matière d'uniformes du Premier Empire, d'identifier les soldats de la Grande Armée, mis en lumière par un ensemble de pièces de la collection du musée de l'Empéri.
Trousse de chirurgien, ensemble d'officier de chasseur à cheval, à travers cet exposé original, les pièces de la collection reviennent sur le devant de la scène. "La boucle est bouclée, s'amuse le conservateur. Les pièces d'une collection sont faites pour être exposées".
Dans la deuxième partie de la salle des Gardes, le public avance dans l'Histoire en découvrant des photographies, documents et cartes postales datant d'un siècle après la campagne de Russie, sur les lieux de passage de la Bérézina. "Cette exposition permet aussi de chasser les idées reçues. Contrairement à l'expression, la bataille de la Bérézina fut, dans des conditions difficiles, une victoire française qui a permis de sauver Napoléon et le gros de ses troupes", commente l'historien averti. Des idées reçues bousculées aussi grâce à ces artistes qui permettent de découvrir l'armée napoléonienne sous un autre angle.
Les crayonnés originaux de l'auteur de la bande dessinée "Les oubliés de l'Empire", Philippe Eudeline, et les peintures de Faure illustrant les "grognards" de Napoléon, permettent d'imaginer la vie des hommes qui ont vécu la campagne de Russie.
Une exposition qui satisfait doublement Jean-Claude Fabre, l'adjoint à la culture : "Le travail fait par Jean-Luc Riccioli et ses équipes est remarquable" mais cette exposition installée dans la nouvelle salle des gardes "qui a gagné en qualité mais pas en superficie marque le trait d'union entre les deux mois qui nous séparent de Marseille Provence 2013."
Ouvert tous les jours sauf le lundi de 13 h 30 à 18 h. Pendant les vacances : 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h.

http://www.laprovence.com/article/spectacles/salon-deux-cents-ans-apres-napoleon-fascine-toujours-les-historiens

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