C'est quoi le bonheur ?

Les deuxièmes assises internationales du bonheur qui viennent de se tenir à Sète, dans l'Hérault, nous rappellent que l'idée de bien-être, trop souvent ignorée, commence à être prise en compte comme l'un des indicateurs importants de l'évolution de nos sociétés.
La crise économique mondiale, la spirale infernale dans laquelle tournoie la zone euro, la chasse aux déficits, les restrictions des dépenses d'État, la perspective d'une fiscalité plus contraignante pour les contribuables et un taux de chômage toujours bien trop haut. N'en jetez plus ! Les questions et indices économiques donnent le tempo de l'actualité et sont les indicateurs de la bonne santé de la société. Pour autant, peuvent-ils à eux seuls donner une idée du niveau de vie dans tel ou tel pays ? Assurément non, et c'est la raison pour laquelle une réflexion a vu le jour pour définir, à côté du produit intérieur brut (PIB) un autre indice : le bonheur intérieur brut (BIB). Une évolution du bonheur national brut qui avait vu le jour, sans être couronné de succès, au Bhoutan en 1972.
Sollicité par Nicolas Sarkozy en 2009, l'économiste américain Joseph Stiglitz a recommandé de dépasser le cadre du seul PIB pour explorer de nouveaux terrains culturels, économiques, sociaux, qui impactent bien évidemment la vie des citoyens.
Dans le sillage de cette réflexion, l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) a lancé au printemps 2011 un nouvel indice de «bien-être» applicable aux 34 pays membres et bâti selon 11 critères (lire ci-dessous).
Pour ne froisser personne, l'OCDE n'a pas fait de classement des pays. Mais le quotidien économique britannique «The Economist»
s'en est chargé et c'est l'Australie qui remportait alors la palme, devant le Canada et la Suède ; la France étant à la 18e place.

Assises du bonheur à Sète

En 2012, l'OCDE a mis à jour son index. Présenté à Paris dans le cadre du Forum annuel et de la Réunion ministérielle 2012 de l'OCDE, il intègre désormais des données sur la dimension hommes-femmes et les inégalités et étoffe les thématiques préexistantes, en ajoutant, par exemple, un indice de satisfaction sur la qualité de l'eau dans la thématique «environnement».
L'environnement au sens large apparaît de plus en plus comme une composante essentielle. Alors que vient de se tenir la conférence environnementale du gouvernement cette fin de semaine, les deuxièmes assises internationales du bonheur, qui se sont achevées hier à Sète, dans l'Hérault, se sont articulées autour du thème «Développement et bonheur durable.» Bonheur, croissance et obsolescence ; environnement, développement et durabilité mais aussi démocratie participative.
Autant de thèmes revisitant une notion de bonheur qui taraude l'humanité depuis l'Antiquité. «N'est-il pas vrai que, nous autres hommes, désirons tous être heureux ?», s'interrogeait Platon. En 2012, la question de savoir ce qu'est le bonheur est plus que jamais d'actualité.

http://www.ladepeche.fr/article/2012/09/16/1441103-c-est-quoi-le-bonheur.html