lundi 12 décembre 2011

Chute de Dominique Strauss-Kahn : quand la théorie du complot refait surface

Depuis sept mois, l’”affaire DSK”, qui mêle sexe, argent et pouvoir, fait la une des journaux, partout dans le monde. Dominique Strauss-Kahn était promis aux plus hautes destinées. Le 14 mai, son destin a basculé. Retour sur un des grands événements de 2011.
Le 14 mai 2011, l'avenir politique de Dominique Strauss-Kahn, patron du FMI et alors favori pour la présidentielle, s'est fracassé à New York sur les accusations de tentative de viol d'une femme de chambre, qui ont du même coup bouleversé la primaire socialiste. Soudaine, brutale, l'"affaire DSK" s'est invitée depuis sept mois à la une de journaux du monde entier et sur les réseaux sociaux où elle figure parmi les informations les plus partagées. Il est vrai que cet évènement comporte tous les ingrédients, mêlant sexe, argent, pouvoir, avant la chute d'un homme promis aux plus hautes destinées.

Définitivement hors jeu en quelques heures
Lorsqu'il est arrêté le samedi 14 mai à 16 h 40 à bord du vol Air France 23, M. Strauss-Kahn est, à 62 ans, au faîte de sa puissance. Patron respecté du Fonds monétaire international dans un monde en crise, il entretient un faux mystère autour de sa future candidature à l'élection présidentielle de 2012. Un dernier sondage publié le jour de son arrestation le désigne comme vainqueur face à Nicolas Sarkozy.
Accusé de tentative de viol par une femme de chambre âgée de 32 ans d'origine guinéenne, Nafissatou Diallo, dans sa suite 2806 au Sofitel de New York, l'ancien ministre socialiste est pourtant mis définitivement hors jeu en quelques heures. Il est incarcéré au pénitencier de Rikers Island, après avoir été soumis devant les caméras du monde entier à l'humiliante "Perp walk". Après quatre ans à la tête du FMI, il quitte l'institution par la petite porte, en pleine crise de la dette.
Il admet une relation sexuelle consentie
En France, les dirigeants socialistes, sous le choc, doivent se remobiliser dans l'urgence, à l'approche d'une primaire inédite. François Hollande, jusqu'ici challenger de la compétition dans une posture d'"homme normal" lui succède en tête des sondages. Déliée de son "pacte" avec le directeur du FMI, Martine Aubry se lance dans la compétition. A droite, les troupes de Nicolas Sarkozy, très impopulaire, reprennent espoir.
Assisté de ténors du barreau new yorkais et soutenu par son épouse Anne Sinclair, M. Strauss-Kahn est finalement assigné à résidence dans le quartier de Tribeca. Il plaide non coupable et admet une relation sexuelle consentie. Des mensonges de Nafissatou Diallo poussent finalement le procureur de New York, Cyrus Vance, à renoncer à des poursuites contre M. Strauss-Kahn, qui peut regagner Paris début septembre.
Théorie du complot
Une théorie du complot se développe en parallèle, alimentée par plusieurs aspects troublants de l'affaire - perte d'un portable éventuellement sur écoute de DSK, attitude équivoque de membres du Sofitel, intervention supposée de Français auprès des autorités américaines. Mais aucune preuve n'est apportée. Et malgré les tentatives de son équipe de communicants d'Euro RSCG, l'image de DSK, déjà écornée quelques jours avant son arrestation par un déplacement en Porsche, reste très dégradée.
Une partie de la classe politico-médiatique est même accusée d'avoir fermé les yeux sur l'attitude pressante qu'on lui prête à l'égard des femmes. A l'Assemblée, des bouches se délient pour fustiger certaines attitudes sexistes, et un secrétaire d'Etat, Georges Tron, visé par plusieurs plaintes d'ex-collaboratrices, doit quitter le gouvernement.
Rattrapé par le Carlton
Un nouveau front judiciaire est en outre ouvert par une jeune romancière, Tristane Banon, qui porte plainte pour tentative de viol en 2002. Après une confrontation avec DSK, sa plainte est classée. Mais le parquet pointe une possible "agression sexuelle", frappée par la prescription. Rasséréné, M. Strauss-Kahn entame sa contre-offensive médiatique : le 18 septembre, il reconnaît sur TF1 une "faute morale" et assure avoir "à jamais" perdu sa "légèreté". Il prend certaines libertés avec le rapport d'enquête et laisse la porte ouverte à la poursuite de sa carrière politique.
Las, il est rattrapé par des investigations menées depuis février à Lille sur un réseau présumé de prostitution réunissant policiers, cadres du Carlton, hommes d'affaires proches du PS et un proxénète belge, "Dodo la Saumure". L'enquête, qui aurait sans doute éclaboussé la campagne si DSK avait été investi par le PS, dessine le portrait d'un patron du FMI menant une vie cloisonnée, entre responsabilités politiques et parties fines en compagnie de prostituées.
Bientôt entendu ?
Savait-il que ces femmes étaient rétribuées ? Quelle éventuelle contrepartie ont reçu les chefs d'entreprises qui finançaient ces rencontres, dont l'une s'est tenue à Washington deux jours avant son arrestation ? M. Strauss-Kahn, visiblement très marqué, a réclamé plusieurs fois d'être entendu par les enquêteurs et pourrait l'être dans les prochaines semaines. Egalement sous la menace d'une coûteuse condamnation par la justice civile américaine, son avenir s'écrit en pointillés, loin de l'Elysée.
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