Evénement. Conférence et concert à l'église Saint-Jacques vendredi 26 août, concert à la cathédrale le lendemain, samedi 27 août. Dans le cadre du 800e anniversaire de Notre-Dame de Reims, la Société des amis de la cathédrale a décidé de rendre hommage à Théodore Dubois, organiste et compositeur rémois contemporain et ami de Camille Saint-Saëns. Un événement exceptionnel. La fête n'est pas finie.
Après Henri Deneux, l'architecte de la reconstruction de la cathédrale et Guillaume de Machault, chanoine rémois, musicien et poète du Moyen-âge, les amis de la cathédrale poursuivent la série des hommages rendus aux grands serviteurs de Notre-Dame de Reims qui fête ses huit cents ans.
Place en cette fin de période estivale à Théodore Dubois, l'un des grands compositeurs de la fin du XIXe siècle, auteur de plus de cinq cents œuvres dont les deux messes qui seront données samedi prochain : la messe de saint Remi et la messe de la Délivrance écrite pour célébrer la fin de la Grande Guerre.
Qui sait que Théodore Dubois, organiste virtuose, compositeur ami et contemporain de Camille Saint-Saëns et de Gabriel Fauré, était né à quelques kilomètres de Reims dans le petit village de Rosnay et que c'est dans la cathédrale Notre-Dame qu'il fut encore enfant touché par le jeu de l'orgue. Une vocation indéfectible était née. C'est une belle histoire qui préside à la naissance de cet événement considérable dans le monde de la musique. Bernard Poret, président de la société des amis de la cathédrale l'évoque encore avec émotion d'autant que l'un de ses instigateurs, Patrice Crespin est hélas récemment décédé. Il avait créé à Rosnay, une association pour l'embellissement de l'église et quelques concerts ont été donnés avec Carole Dubois, pianiste, fille de Francis Dubois, arrière-petit-fils du compositeur lui-même, engagé pour faire redécouvrir l'œuvre de son aïeul trop rarement interprétée en France. Patrice Crespin avait donc rencontré à plusieurs reprises Francis Dubois notamment à l'occasion de la pose d'une plaque en hommage à l'illustre enfant du village.
Bernard Poret connaissait Patrice Crespin qui organisait en début d'année une rencontre avec Francis Dubois. Et c'est ainsi que les deux journées consacrées à Théodore Dubois ont été mises sur pied.
Un hommage qui a rapidement pris des allures d'événement exceptionnel, véritable point d'orgue de cet anniversaire qui joue décidément sur le très haut de gamme. Les œuvres de Théodore Dubois restent confidentielles pour le grand public qui connaît mieux Saint-Saëns et son Carnaval des animaux écrit en 1886. C'est pourtant une carrière brillante de maître de chapelle dans la même église de La Madeleine à Paris et de directeur du conservatoire parisien que l'organiste rémois succédant à Saint-Saëns a effectué, doublée d'une extraordinaire production d'œuvres, symphonies, concertos, sonates, mélodies, pièces pour piano, pièces théâtrales ou religieuses dont une douzaine de messes pour soli et chœurs. Son œuvre la plus connue est sans conteste l'oratorio Les sept paroles du Christ joué longtemps avant de tomber dans l'oubli. L'œuvre de Dubois avait pourtant un succès certains aux Etats-unis et au Canada. Et c'est justement au Canada que Francis Dubois a pris contact avec le baryton Marc Boucher, enthousiasmé de découvrir en 2007 des œuvres conservées dans la famille et jamais jouées.
Enthousiasme communiqué à Michel Brousseau, chef de l'orchestre philharmonique d'Ottawa qui a réuni quatre chœurs, soit quatre-vingt dix choristes et solistes pour une tournée unique en France pour donner deux œuvres inédites de Théodore Dubois, deux messes au niveau artistique incontestable. La première a eu lieu jeudi soir en la cathédrale de Montpellier. Puis ce dimanche soir en l'église de La Madeleine à Paris et demain lundi à Notre-Dame de Paris.
Jeudi soir prochain, la tournée sera à Metz puis pour un final qui s'annonce grandiose dans la cathédrale de Reims samedi soir.
http://www.lunion.presse.fr/article/culture-et-loisirs/hommage-au-compositeur-remois-theodore-dubois
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