mercredi 8 juin 2011

Festivals: la saison des grands rendez-vous s'ouvre

Avec Art Rock à Saint-Brieuc et les Papillons de nuit dans la Manche, la saison d'été des festivals de musiques populaires débute ce week-end. Avant le Hellfest, en Loire-Atlantique, le week-end suivant. L'occasion d'un tour d'horizon de l'été musical dans l'Ouest, avec la complicité d'un spécialiste des musiques d'aujourd'hui, le « rockologue » et conférencier rennais Christophe Brault.
Éclectisme
Aujourd'hui, un festival de musique, c'est pour toute la famille... « Dans les années 1960, on ne voyait pas ses parents dans les festivals, qui s'adressaient aux moins de 25 ans. Aujourd'hui, la plupart des festivals ne sont pas cloisonnés mais généralistes », précise Christophe Brault. Meilleur exemple : les Vieilles Charrues. Mais aussi le Bout du monde, à Crozon, même s'il est plus orienté musiques du monde. Parmi les autres « gros »: les Papillons de Nuit et Beauregard, près de Caen, présentent aussi une programmation ouverte, avec un côté un peu plus rock.
L'exception
C'est le Hellfest, le plus rock, et aussi le plus important (70 000 spectateurs) après les Charrues. « Cela s'explique par la popularité du metal, qui a changé, avec certes des trucs rapides mais également des tempos plus lents. Et le public est large. Certains fans d'AC/DC ont presque 60 ans. » Autre exception, la Route du rock de Saint-Malo, qui accueille quelque 20 000 fans de pop-rock. Ou le très électro Astropolis. Quant au festival de Poupet, en Vendée, c'est un OVNI qui s'offre une flopée de stars dans son petit théâtre de verdure.
Besoin de convivialité
Le festival, lieu de retrouvailles entre amis. Et de fête. « La technologie a amplifié cet effet. Plus on s'enferme devant nos ordinateurs ou nos téléphones, plus on a besoin de convivialité, estime Christophe Brault. On se dit qu'on est bien ensemble avec des gens qui aiment la même musique. Et il n'y a pas de lieu où l'on ressente aussi bien cette notion de partage qu'un festival. »
Une multitude de festivals et de saisons
Des festivals, il y en a partout. Certains ont fait leur trou : le 21e Pont du rock (56), le 19e Chauffer dans la noirceur (50), les 16e Art Sonic (61) et Chant de foire (85)... Des départements comme la Vendée et des villes comme Brest, Bénodet, Caen, La Roche/Yon, Nantes... ont leurs saisons de concerts pendant l'été. Un argument touristique.
Des festivals de ville
Les festivals font la réputation des villes. Ce sont de grandes fêtes, souvent à base de musiques traditionnelles et celtiques en Bretagne : Interceltique de Lorient, Cornouaille de Quimper, Chant de marin à Paimpol... Art Rock à Saint-Brieuc et les Tombées de la nuit à Rennes cultivent leur différence, à cheval entre musique, arts de la rue, danse, vidéo, arts plastiques... Les Escales de Saint-Nazaire et Jazz à Vannes restent musicaux en se spécialisant.
La musique masque un manque de diversité
L'été dans l'Ouest sera une nouvelle fois très musical. Au détriment d'autres pratiques culturelles. C'est particulièrement vrai en Bretagne où les festivals d'un autre genre ne sont pas légion. Avec, en plus, la disparition de l'excellent FAR à Morlaix. En arts de la rue, restent donc les Rencarts de Pornichet ou les Sorties de bain à Granville. Pas de grand rendez-vous en théâtre, hors le festival d'Anjou. Citons en littérature, Étonnants voyageurs à Saint-Malo (ce week-end) et Écrivains en bord de mer à La Baule ; en cinéma, le festival de Douarnenez ; en arts plastiques, L'art dans les chapelles, en Centre-Bretagne. De belles manifestations, mais trop peu nombreuses dans nos régions où la musique règne.

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