samedi 2 janvier 2016

Le voile levé sur les mystères de l'assaut du RAID à Saint-Denis

Un mois et demi après, la lumière se fait peu à peu sur l'assaut confus du Raid à Saint-Denis. Ce 18 novembre, les policiers d'élite avaient investi l'immeuble où se retranchait notamment Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats de Paris.
Dévastateur. C'est le moins que l'on puisse écrire quand on évoque l'assaut mené par le Raid contre un appartement à Saint-Denis, le 18 novembre dernier. Dans le viseur des policiers, Abdelhamid Abaaoud, cerveau présumé des attentats du 13 novembre. Préparée dans l'urgence, l'opération a manqué l'effet de surprise et conduit à un siège de plusieurs heures d'une extrême violence, sujet à de nombreuses controverses… Et autant de voiles équivoques levés par les révélations afférentes à l'enquête.
Il est précisément 4 h 20 quand les policiers du Raid pénètrent dans l'immeuble de la rue Corbillon. Ils s'arrêtent devant un logement au troisième étage et y posent des charges explosives. La porte résiste aux explosifs. Les autorités parleront d'abord d'une «porte blindée». Un blindage qui n'apparaît pas dans l'enquête. En réalité, une des trois charges n'a pas fonctionné. Conséquence, «nous avons perdu l'effet de surprise», reconnaît Jean-Michel Fauvergue, le chef du Raid. «On a été rapidement ensuite accueilli à coups de kalachnikov», dira-t-il encore.
«Un assaut d'une extrême difficulté», explique dès le lendemain le procureur de la République François Molins qui évoque «plus de 5 000 munitions» utilisées par les policiers. Les enquêteurs retrouveront plus de 1 500 étuis de différents calibres «provenant vraisemblablement de tirs effectués par la police». En revanche, côté terroriste, pas le moindre kalachnikov retrouvé par les enquêteurs. Seul un pistolet Browning semi-automatique sera exhumé des gravats. Les jihadistes étaient cependant équipés de grenades et de deux ceintures explosives. Et au final, aucun des 5 000 tirs du Raid n'a atteint Abdelhamid Abaaoud et sa cousine Hasna Aït Boulahcen. Symbole de l'extrême violence de ces combats, seront retrouvés dans la rue lors des constatations «une partie de tête humaine à laquelle demeure attaché un morceau de colonne vertébrale», «une partie de visage», «des dents», des téléphones portables, des écrous, des clés…

Pas de femme kamikaze

Pendant que d'intenses fusillades retentissent, un voisin enregistre un échange entre une femme et les policiers qui sera diffusé sur TF1. «J'ai envie de partir», hurle la voix féminine, «lève tes deux mains, tu fermes ta bouche, il est où ton copain ?» lui répond une voix masculine d'un policier. «C'est pas mon copain ! Est-ce que je peux sortir ? Laissez-moi sortir», hurle-t-elle. Un dialogue coupé par une explosion que l'on attribuera dans un premier temps à Hasna Aït Boulahcen, en faisant la première femme kamikaze d'Europe. En définitive, ce n'est pas elle qui a actionné sa ceinture d'explosif, mais le complice d'Abaaoud, encore non identifié. Il a provoqué l'effondrement d'un mur et surtout la mort d'Abaaoud par un effet de blast et de polycriblage notamment par éléments métalliques (boulons). L'autopsie pratiquée sur le jihadiste belge révèle aussi : «Un rasage de la jambe droite, contrairement à la jambe gauche». Hasna Aït Boulahcen est morte quant à elle par asphyxie sous les décombres de l'appartement. Aux dernières questions restées en suspend, seul Salah Abdeslam membre rescapé des commandos meurtriers toujours en cavale, est en mesure de répondre
http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/02/2248614-voile-leve-mysteres-assaut-raid-saint-denis.html

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