mercredi 30 décembre 2015

Un djihadiste français lié aux terroristes de Paris tué en Syrie

Un militant français de Daech lié aux attentats parisiens du 13 novembre a été tué le 24 décembre lors d'un bombardement de la coalition en Syrie, a annoncé mardi l'armée américaine. Il s'agit de Charaffe El Mouadan, alias Souleymane, un combattant français du groupe Etat islamique «lié directement» au djihadiste belge Abdelhamid Abaaoud et «préparait activement d'autres attaques en Occident», a affirmé de Bagdad le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition anti-EI.
Abdelhamid Abaaoud, tué lors de l'assaut de Saint-Denis, était l'instigateur présumé des attentats de Paris. Le nom de Charaffe El Mouadan, 27 ans, était rapidement apparu dans l'enquête après que des survivants aient raconté que deux des terroristes du Bataclan, identifiés comme Omar Ismail Mostefai et Samy Amimour, avaient discuté de la possibilité de contacter «Souleymane», le surnom choisi par El Mouadan en Syrie.  
Pour autant, Charaffe El Mouadan a-t-il joué un rôle dans les attentats parisiens? Les enquêteurs français se montrent prudents. «En l’état rien ne permet d’affirmer son implication» , a indiqué une source proche du dossier. Elle a toutefois relevé qu'il était proche de l’un des kamikazes du Bataclan, Samy Amimour, et qu’il en connaissait un autre, Omar Ismail Mostefai. Le pavillon de la famille El Mouadan à Drancy, au nord de Paris, avait d’ailleurs été perquisitionné quatre jours après les attaques.
Quant au surnom d' «Abou Souleymane» choisi par El Mouadan, il s'agit d'un prénom relativement commun. Les enquêteurs travaillent notamment sur un autre «Abou Souleymane», qui serait un Belge.

Le parcours-type du djihadiste

Né à Bondy dans la banlieue parisienne de parents marocains, Charaffe El Mouadan avait passé sa jeunesse non loin, à Drancy. C’est là qu’il avait été arrêté en octobre 2012 alors qu’il s’apprêtait à partir au Yémen ou en Afghanistan avec deux de ses amis du quartier; Samy Amimour et Samir Bouabout. Le trio s’était radicalisé sur internet et avait pris des cours de tir sportif dans un club de la police à Paris à partir de mars 2012. El Mouadan s’était également équipé de matériel paramilitaire, et avait contracté un prêt à la consommation de 20 000 euros, selon une source proche du dossier.
Après leur interpellation, les trois hommes avaient été mis en examen mais laissés libres. Selon une source proche de l'enquête de l'époque, El Mouadan était clairement la tête pensante du trio. Aux enquêteurs, il avait alors affirmé avoir abandonné tout projet de djihad, préférant opter pour une «hijra», une immigration en terre d’islam avec pour but affiché de parfaire ses connaissances en arabe. Un an plus tard, tous étaient en Syrie. Charaffe El Mouadan est parti le premier, en août 2013. Début septembre, Amimour et Bouabout étaient repérés en Turquie, accompagnés d'un terroriste du Bataclan, Omar Mostefai
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/12/29/un-leader-de-daech-lie-aux-attentats-parisiens-tue-en-syrie

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