dimanche 3 février 2013

Toulouse, un musée vivant à ciel ouvert

Près du nouveau bâtiment du département «Lettres, langues et civilisations étrangères» de l'Université du Mirail, trois structures horizontales en béton quadrillent l'esplanade. Entre la plate-forme abstraite et un banc public contemporain, l'œuvre s'intègre à son environnement. Cette réalisation, signée de l'artiste Jean-Christophe Nourisson, a été rapidement adoptée par les étudiants. Ils s'y assoient, relisent leurs cours, rêvent. «L'art est désacralisé. Les corps font partie de l'œuvre qui, de fait, est en perpétuel mouvement», justifie l'artiste. C'est la définition parfaite de ce que peut apporter la création contemporaine en milieu urbain, en immersion avec le public dans les rues, places, faubourgs ou transports en commun.
À Toulouse, de nombreuses œuvres jalonnent le paysage et font désormais partie intégrante du décor. Tisséo-SMTC, le syndicat mixte des transports en commun, en est une illustration. Les œuvres présentes dans le métro, sur la ligne du tram, donnent une réelle identité à ces mêmes stations. Les longilignes arcs d'acier de Bernard Venet au carrefour de Barrière de Paris au «Locataire» des Arènes Romaines en passant par le «Mirador» de l'avenue de Lombez, les exemples sont presque à chaque détour de rue en ville. Au début des années 2000, devant la station des Argoulets, Jacques Vieille, un artiste «végétal» a conçu un jardin suspendu un concept alors, avant-gardiste. «C'était une image du jardin du futur», s'en explique l'artiste. «Tisséo réunit les gens, les quartiers. L'art crée aussi du lien. C'est donc la continuité de notre mission. Il s'agit de faire emprunter les chemins de la sensibilité à nos usagers», assure Christophe Halley des Fontaines, en charge des œuvres d'art. «Des artistes de renommée enrichissent le patrimoine de la ville. Ils la révèlent», poursuit-il. Mais plus que des objets figés, là aussi, c'est l'appropriation des œuvres par les habitants qui est visée. «Les gens s'arrêtent, parlent entre eux».
Le conseil régional finance de nombreuses œuvres urbaines, notamment par le biais du 1 % culturel, comme c'est le cas avec la mise en place récente de l'œuvre de Nourisson à la fac du Mirail. «Dans la période difficile que nous traversons, nous ne devons pas abandonner la culture, au contraire. Elle permet à l'artiste de se confronter à l'espace public hors du circuit traditionnel et de familiariser le public à l'art de notre temps, l'art contemporain», réagissait Martin Malvy, président de la région.
Seul trait d'union entre toutes ces créations contemporaines : la rue pour toile de fond et le ciel ouvert pour cimaise. Une galerie d'art, à entrée libre.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/01/27/1546076-toulouse-un-musee-vivant-a-ciel-ouvert.html

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