dimanche 11 novembre 2012

Il sera au Zénith de Dijon le mardi 20 novembre

C’est un mythe, unique en son genre. Une véritable main mise sur des millions de fans qui depuis 50 ans scrutent le moindre de ses mouvements. Les millions, il ne les compte probablement plus, “vedette” de tous les records, couronner de 40 disques d’or, 22 de platine, 3 de diamant et 8 Victoires de la Musique, il est aujourd’hui aussi présent dans les foyers français que le mobilier nordique.
Un succès qui traverse le temps comme une comète, passant des salles secouées par l’effervescence des sixties où il partageait la scène d’Évreux avec Jimi Hendrix, pour devenir plusieurs décennies plus tard la star incontestée des J.T de 13 heures. Entre les deux, 50 ans d’une vie menée comme un fantasme d’adolescent.

Histoire d’une légende

Jean-Philippe Smet, né d’un père belge et d’une mère française, ne choisira sa nationalité qu’à 18 ans. Confié très jeune à sa tante paternelle qui l’élève avec ses deux cousines, ce nouveau foyer sera l’origine de son premier contact avec la scène. Ses cousines, qui apprennent la danse classique, lui feront partager un rêve, un rêve de scènes, de projecteurs, de paillettes. L’une d’elles, Desta, a alors pour partenaire un danseur américain, Lee Lemoine Ketcham, qui se produit sous le nom de scène de “Lee Halliday”. Adopté par ce grand frère de substitution, qui le baptise affectueusement “Johnny”, il suit avec ambition l’activité scénique de ses aînés. Il a 11 ans et occupe la scène pendant les changements de costume du couple, pousse la chansonnette.

Un club pour tremplin

C’est le coup de foudre avec les planches. Inscrit à l’école des enfants du spectacle, il échange son violon contre une guitare, alors qu’il découvre Elvis Presley au cinéma à l’age de 14 ans. Sa vocation prend forme. Le repaire de tous les fans de musique américaine en cette année 1959, c’est le Golf-Drouot, la première discothèque rock de la capitale. Dans le club, un jukebox attire comme une sirène les jeunes du 9 e arrondissement qui forment petit à petit un public de connaisseurs. Le club sera un tremplin pour plus de 6 000 groupes amateurs à partir de 1961. Le jeune Jean-Philippe est un adepte du club, mais signe du destin, ce sont les G.I d’une base américaine qui, à la fin des années 50, lui offriront ses premiers retours positifs. C’est toujours le même Lee Halliday qui l’alimente en disques, Presley, Bill Halay, introuvables alors en Europe. Il en fait son inspiration légitime, mais la musique ne séduit pas vraiment les clubs de l’Hexagone.
Ses premières chansons, aussi sirupeuses que directes et novatrices, collent à un genre qui lui inspirera une discographie au standard encyclopédique, déclinée sur 47 albums studio. Mais pour l’heure, plus que de chansons, c’est son image qu’il doit faire découvrir au public. Une attitude, un style qui va bientôt provoquer un vent d’hystérie.

Idole intergénérationnelle

La première tentative se solde par un échec cuisant. Bien qu’il signe chez Vogue un premier 45 tours (son nom se voit alors affublé d’un second Y), une reprise de Dalida, T’aimer follement, les radios (en particulier Europe 1) accueillent le disque avec mépris. La jeune émission Salut les copains sera alors son seul soutien.
Aidé par Line Renaud, il fait sa première télé dans L’École des Vedettes, où il chante Laisse les filles en jouant de la guitare tout en se roulant par terre, attitude qui défraie la chronique et dope les ventes de son album Hello Johnny. Le reste de la presse reste hostile au déchaînement passionné que lui témoigne son jeune public lors de ses premiers galas. Le 13 février 1961, dans une ambiance survoltée et bagarreuse où les arrestations sont nombreuses, il chante au premier festival international de rock organisé au Palais des sports de Paris. C’est probablement l’un des événements qui feront entrer le rock dans les foyers français. Porté par une industrie du disque qui trouve ses marques, à 18 ans, il est professionnel depuis à peine plus d’un an, a enregistré 35 chansons et a déjà vendu un total de 1 673 000 disques.

Rockeur éternel

Johnny brille également par une autre exception : son intarissable longévité. Tour à tour adulé, imité, remarié, caricaturé, en pleine confession, objet de pub, objet de culte, signe distinctif sur les T-shirts, et source d’inépuisables pronostics, son image fait presque partie du patrimoine. Porté par un public qui, plus que fidèle, se renouvelle de génération en génération, “l’Idole des jeunes” devenue idole des stades arrive probablement au crépuscule de sa carrière. Aspect qui fera assurément de cette tournée un succès sans précédent, une habitude prise par le rocker depuis bien longtemps, sur les rives d’un Mississippi imaginaire.
Pratique Mardi 20 novembre, à 20 heures, au Zénith. Tarifs : de 55 à 130 €. Tél. 03.80.667.666 (Pyrprod) et 03.80.42.44.44 (billetterie du Bien public ).
 

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