lundi 1 octobre 2012

Pommard : Tapis rouge pour la culture

Les Rencontres de Pommard réservent de nombreuses surprises aux visiteurs. Pour sa deuxième édition, les artistes membres de l’association des Grands Ateliers de France reviennent avec de nouveaux confrères. « Une rencontre qui a débuté… par hasard. Comme d’habitude », sourit Cécile Lepers, la directrice générale du château de Pommard. « Quand nous avons refait nos étiquettes et blasons, en 2009, nous étions épaulés par un designer. Celui-ci nous a parlé des Grands Ateliers de France. Pour lui, nous avions beaucoup de choses en commun, des valeurs, une étique, etc. ». Le temps passe, mais l’idée trotte dans la tête de Cécile Lepers.
Quelques années plus tard, au détour d’un déplacement à Paris, elle entraîne le propriétaire du château de Pommard, Maurice Giraud, à la rencontre du président de l’association. « Il était un peu réticent au début, mais lors de cette rencontre, nous avons eu un vrai coup de cœur. »
Ces artistes, cooptés au sein de leur association, représentent des métiers surprenants, parfois en voie de disparition : la marqueterie de paille, la sculpture sur ivoire ou encore un facteur de clavecin. « Ces hommes et ces femmes ont une démarche de transmission de leur passion. On est un peu dans l’esprit des Compagnons », estime la directrice.

Un château sort de l’ombre

Cette année, ils seront 23 à faire le déplacement depuis les quatre coins de la France pour présenter leurs œuvres. « Ce ne sont pas des objets, c’est de l’Art », répète Cécile Lepers, exemple à l’appui : « J’ai découvert un sac à main en galuchat – de la peau de raie tannée – dont le fermoir avait été fait avec un morceau de météorite. Il y avait tout un concept derrière, l’artiste avait voulu réunir océan et cosmos ».
Le château de Pommard se veut mécène de ces artistes. C’est un peu pour cela que la directrice a insisté sur un point : « L’année dernière, ils nous avaient surtout ramené des grosses pièces. Des ­contacts ont été pris. Mais on ne vend pas facilement un paravent à 40 000 €. J’ai voulu que, cette année, il y ait des objets un peu plus accessibles ».
Autre surprise réservée aux visiteurs : l’exposition se déroulera dans “l’autre” château de Pommard. Tantôt appelé château “Marey-Monge” ou château “Laplanche”, celui-ci a toujours été une demeure d’habitation. « Construit en 1726, le château de Pommard appartenait à la famille Marey-Monge pendant la Révolution. Craignant la confiscation comme bien national de la bâtisse, ils ont préféré la vendre, ne conservant que les vignes. Seulement, quand ils ont voulu la racheter, le nouveau propriétaire n’a pas voulu. Alors, ils ont arraché quelques plants de vignes pour construire ce deuxième château », raconte Cécile Lepers. La famille Laplanche rachète l’édifice en 1936. En 2003, Jean Laplanche, psychanalyste émérite, décide de revendre son château au propriétaire du domaine de Pommard. Il en conservera l’usage jusqu’à sa mort. L’homme décède en mai dernier. Maurice Giraud laisse, comme convenu, quatre mois aux héritiers pour emporter tout ce qu’ils souhaitent. C’est ainsi, qu’il y a une semaine, le château “Marey-Monge” passe entre les mains de son dernier acquéreur. « Les Laplanche étaient des intellectuels, des gens très discrets. Je pense que beaucoup de curieux vont apprécier de découvrir ce lieu d’exception », croit savoir Cécile Lepers. « Tout est resté “dans son jus”. C’est un endroit ­incroyable, entouré d’un parc magnifique, où nous pourrons organiser à l’avenir de nombreuses manifestations comme celle de ce week-end ».

http://www.bienpublic.com/edition-de-beaune/pommard

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