samedi 12 mai 2012

La cathédrale de Soissons fête ses 800 ans

L'occasion de découvrir les secrets de ce joyau gothique, notamment ceux du chœur, exceptionnellement accessible ce week-end.

«L'AN 1212, le 13 mai, le collège des chanoines prit possession de ce chœur ». Cette inscription, visible sur une plaque dans la chapelle Saint-Protais, témoigne de l'achèvement du chœur de la cathédrale Saint-Gervais Saint-Protais et son inauguration par les membres du clergé. Dimanche prochain, cela fera tout juste 800 ans.
Pour célébrer cet anniversaire, le service Patrimoine de la Ville de Soissons a concocté un tas d'animations pour ce week-end (lire programme).
Le chantier de la cathédrale démarre au XIIe siècle, sous l'impulsion de l'évêque Nicelon de Quiersy, par le bras du transept sud. Il se poursuit au XIIIe par la construction du chœur, la partie la plus importante, réservée aux clercs et aux chantres. Habituellement inaccessible, celui-ci sera exceptionnellement ouvert ce week-end. Ce chœur, élevé sur trois niveaux, marque les prémices de l'art gothique. « La cathédrale est très pédagogique à présenter, souligne Karine Jagielski, responsable du service Patrimoine. La partie la plus ancienne est la jonction entre le roman et le gothique. » La technique des arcs-boutants aurait à Soissons été appliquée dès l'origine, et même avant Chartres selon des spécialistes. « On a tous les éléments qui permettent d'expliquer les évolutions techniques de l'époque. »
À la fin du XIIIe siècle, le chantier se termine par le bras nord du transept. La cathédrale connaîtra les vicissitudes de l'Histoire, son occupation par les Huguenots en 1567 au cours de laquelle ses portails sont mutilés et une grande partie du mobilier détruit. Mais ce n'est rien comparé aux assauts de la Première Guerre mondiale qui ravage en partie la cathédrale. La nef est la partie la plus touchée par les tirs d'obus. En 1918, la clocher s'écroule sur le parvis. Les photos d'époque sont en permanence exposées à l'entrée de la cathédrale. Une vision sinistre pour les Soissonnais, déjà durement éprouvés par les deuils qui n'épargnent aucune famille. « On va alors mettre un soin extrême à la refaire comme au Moyen-Âge », précise Mme Jagielski. C'est seulement en 1937 que les travaux arriveront à terme. Aujourd'hui encore, la cathédrale de Soissons, comme nombre d'édifices religieux de l'Hexagone, fait l'objet de restaurations menées par l'Etat.
L'édifice se caractérise par sa clarté et sa grande unité à l'intérieur. Auguste Rodin écrivait, dans Les cathédrales de France (1914) : « Il n'y a point d'heures dans cette cathédrale, il y a l'éternité. » L'endroit renferme aussi un trésor, une Adoration des Bergers, de Rubens. Une commande sans doute de l'évêque de l'époque.
Certes cet anniversaire ne sera pas fêté avec le même faste qu'à Reims, l'an dernier. Quelque chose de plus modeste, « mais notable », précise l'adjointe au Patrimoine, Mme Tuloup. On reste dans le sacré, ce n'était pas la peine de faire des choses somptueuses. »
En somme, des animations plus intellectuelles que festives.


http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/la-cathedrale-de-soissons-fete-ses-800-ans

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