Jamais, depuis Bruegel, le mythe n'a été aussi vivace. Illustration à Lille en 85 œuvres contemporaines.
Aujourd'hui, Babel, que, dans l'Apocalypse, Jean qualifie de «mère des prostituées et des abominations de la terre», a les traits de la ville-tour hélicoïdale peinte par Bruegel dans les Flandres protestantes de la Renaissance. Un fac-similé d'une de ses deux versions subsistantes est accroché à l'entrée. Tout ce qui va suivre dérive de cet archétype.
Anselm Kiefer, avec deux immenses toiles de sa série The Fertile Crescent, revient aux sources. Il figure une ziggourat mésopotamienne en ruine. Ce berceau des civilisations n'est plus que lambeaux: sables du désert, bitume et briques des premiers âges. Wim Delvoye, à la fois fasciné par l'esthétique gothique et critique, a posé sa maquette en fonte de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, la plus haute de France. Voilà une autre vanité architecturale. Pour illustrer l'universalité du propos, l'Américain Hilary Berseth a créé une ruche démentielle avec l'aide des abeilles, nos sœurs industrieuses. Ses alvéoles voisinent avec celles du photographe allemand Andreas Gursky qui a fixé en format géant un panorama de façades de HLM. Vik Muniz, quant à lui, s'est fait cartographe. Sa mappemonde World Wide Web est jonchée de carcasses d'ordinateurs. Car Babel, c'est aussi le mythe d'Internet, une langue commune et une bibliothèque totale, déjà mi-rêvée mi-cauchemardée par Borges................ La suite sur ce lien.............. http://www.lefigaro.fr/arts-expositions
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