jeudi 26 janvier 2012

Les coups de coeur du festival d'Angoulême

Le Festival de la BD d'Angoulême débute jeudi. La sélection officielle des bandes dessinées en compétition - 58 albums - se distingue par son côté international. Pas moins de six dessinateurs américains, cinq japonais, deux britanniques, un espagnol...
Si l'on compte les auteurs belges - nos frères de trait - la liste soumise aux jurés donnerait presque un 50 % français/50 % étranger réjouissant.
Voici quelques-uns de nos coups de coeur...
Les vacances de Jésus & Bouddha (Hikaru Nakamura, Kurokawa, 6,70 €).
Après avoir veillé sur l'humanité pendant 2 000 ans, Jésus et Bouddha se louent un petit appart' pour des vacances à Tokyo. Une comédie délirante - dessins à l'avenant -, où l'on voit ces deux icônes religieuses boire des Sapporo (bière japonaise) et pianoter sur leur profil Facebook. De l'oecuménisme léger.
Le samouraï de bambou (Taiyou Matsumoto & Issei Eifuku, Kana, 15 €).
Soîchirô est un rônin, un samouraï sans maître, fainéant, qui adore jouer avec les enfants. Matsumoto affine encore son style graphique, s'amuse à singer les estampes d'Hiroshige, à étirer les yeux de son héros façon Picasso. À l'opposé des codes du manga populaire, il peut déstabiliser. Sa série est lente, onirique, superbe.
Cité 14, Chers corrompus (Gabus & Reutmann, 13,10 €).
Deuxième saison pour cette série atypique qui mélange roman noir, SF et fantastique, humains, animaux et extra-terrestres... Rien ne va plus dans la tour Bambell. À la palette graphique, le Cherbourgeois Romuald Reutimann a créé un incroyable univers sans cesse bousculé par des personnages particulièrement déjantés...
Beauté 1, Désirs exaucés (Kerascoët & Hubert, Dupuis, 13,95 €).
Sous la forme d'un conte de fée, comment la beauté peut transformer la vie, avec ses conséquences en cascades. Une histoire bien menée, traversée d'humour noir, avec un dessin presque naïf arrosé de couleurs.
Atar Gull (Nury & Brüno, Dargaud, 16,95 €)
Esclave en Jamaïque, Atar Gull, fils d'un roi africain, cache sous un comportement modèle une implacable vengeance. Excellent scénariste, Fabien Nury signe l'adaptation de roman éponyme d'Eugène Sue, remarquablement servi par le dessin personnel et compact de Brüno.
Et aussi, Polina de Bastien Vivès (Casterman), Portugal de Cyril Pedrosa (Dupuis) et 3 secondes de Marc-Antoine Mathieu (Delcourt), que nous avons déjà évoqués dans ces colonnes.

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