samedi 6 avril 2013

Les alchimistes du pixel

«Tout est support ». À transformer la matière, créer l’illusion, « troubler les sens et perdre ses repères ».
Ainsi les artistes du collectif lorrain « Paradigme » conjuguent-ils le pixel à tous les temps, au gré d’une imagination sans bornes avec la création numérique pour horizon.
Nancy. Dans la Grande Salle de L’Autre Canal plongée dans le noir, se distinguent à peine trois quatre têtes dans la pénombre, cachées derrières de nombreuses consoles, coiffées de lunettes. Les yeux rivés sur l’écran de fond de scène, oreilles dressées vers les deux musiciens qui campent la scène et doigts plantés dans leurs claviers, les créatifs sont à l’œuvre. Pour s’immerger dans le spectacle en préparation, il faut chausser des lunettes 3D.
Sur scène le duo électro messin Abstract sound project (ASP). Dans la salle, le spectateur est plongé dans l’univers fascinant du duo. Les sens en ébullition. Une première pour ce show audiovisuel innovant qui sera prochainement présenté et produit par la salle nancéienne.
Un premier « retour aux sources », aussi pour ce jeune collectif. « Nous avons débuté en collaboration avec ASP », se rappelle Anthony Zollo, chargé de projet de Paradigme.

De Metz au Costa Rica en passant par le Portugal, l’Italie et l’Espagne

Ce « Nous » est né en 2010 de la rencontre de sept passionnés d’informatique, sept « geeks » nancéiens et messins, « une réunion d’artistes avec le numérique pour finalité. Un collectif car nous partageons des valeurs humaines communes, une même vision des choses. Paradigme, s’impose », raconte Anthony Zollo chargé de projet du groupe. Le collectif qui maîtrise à la perfection l’art du vidéo mapping (l’animation visuelle projetée) s’est fait un nom à travers la planète. « Le phénomène a explosé en deux ans et nous a permis d’émerger à l’instar d’autres Français comme AntiVJ et 1024. Il y a dans les arts numériques une communauté très soudée dans laquelle existe une notion de partage. Beaucoup de «geeks» évoluent dans ce milieu où l’on pratique une langue particulière. Nous parlons programmation en ligne, codes et tutoriels. Mais au-delà de la maîtrise de l’outil il y a le talent et la créativité ».
Leur première création réalisée à l’Hôtel de Région pour la 3e édition de Nuit Blanche à Metz en 2010, les a rapidement propulsés au-devant de la scène numérique. En 2011, c’est le DJ Laurent Garnier qui en appelle à Paradigme pour son concert à l’Autre Canal, puis le collectif réalise la même année un vidéo mapping architectural sur la façade de la Villa Tittoni à Milan, œuvre au Mira Festival de Barcelone, en Avignon, au Luxembourg, au Portugal, au Costa Rica…
Fin 2012, les artistes sont récompensés par une « Trophée de la Nuit », pour avoir pris le pari fou de créer pour l’établissement de nuit « Le Best Of » en Alsace. « Notre première installation permanente. La boule à facettes du futur », sourit Anthony Zollo. Une installation sculpturale plastique et numérique imaginée par le directeur artistique du collectif, Cédric Bachorz alias Diez. « Nous avons intégralement redesigné l’architecture intérieure du lieu. Chaque vis, chaque découpe est partie intégrante du système de vidéo projection pour lequel nous avons créé une vidéothèque qui peut être mise à jour à l’envi et un logiciel qui rend l’installation interactive avec la musique du lieu ».
« On joue à domicile sur la plus belle place de Lorraine»
2013 marque le retour en Lorraine. « On joue à domicile sur la plus belle place de Lorraine ». En résidence à l’Autre Canal depuis plusieurs semaines, les artistes préparent, « dans une grande effervescence » et dans le secret du lieu une création qui inaugurera les festivités de Renaissance 2013 à Nancy.
Deux mois de production, « 24 heures sur 24 », pour 18 minutes d’une vidéo qui sera projetée à 270° sur cinq bâtiments de la place. Opéra Théâtre, Hôtel de la Reine, Hôtel de Ville, pavillon Jacquet et musée des beaux-arts. 300 mètres linéaires et près de 5.000 mètres carrés auxquels il faut donner vie. « Deux mois de galères pour une soirée de bonheur… », sourit Cedric Bachorz, directeur artistique du collectif. Ce sont pour ce spectacle, une 20e de personnes, créatifs, techniciens, graphistes… Qui travaillent non-stop à l’émotion du spectateur, pixel par pixel. Un appartement nancéien, prêté pour l’occasion a été transformé en QG. D’énormes serveurs vrombissants accompagnent le travail des graphistes. Pour aider à calculer les milliards de données numériques, « un informaticien d’une grande entreprise publique française, piqué de création numérique, est spontanément venu prêter main-forte pour développer des serveurs adaptés ». Ces mêmes milliards de données, « qui seront supprimées au lendemain du spectacle », ajoute le directeur artistique. À l’ébullition des sens, s’ajoute l’éphémère.
Depuis quelques années, la demande d’animation vidéo augmente. « Quand Nancy créé son spectacle, cela incite d’autres communes. Chacun veut mettre en valeur son patrimoine. » À des prix approchants de ceux d’un feu d’artifice, « c’est d’ailleurs un peu le nouveau feu d’artifices. Notre regard est porté vers l’avant, nous sommes des apprentis sorciers. Le public, lui, est vite blasé, exige de nouvelles expériences. Autour de nos installations, les gens discutent, échangent… ». L’expérience émotive de l’illusion numérique est accessible à tous et ne se contente plus du spectacle patrimonial. Tuning numérique, effets spéciaux en temps réel pour le cinéma, design virtuel et bal populaire 2.0, la ruée vers l’art « augmenté » est en marche.
Collectif Paradigme, plus d’infos sur www.paradigme.tv
 

mercredi 3 avril 2013

Cabaret vert / L'affiche de l'édition 2013

CHARLEVILLE-MÉZIÈRES (Ardennes). La nouvelle affiche du prochain festival du Cabaret Vert (du 22 au 25 août 2013) vient d'être révélée. Réalisée par le collectif nantais APPELLE MOI PAPA, elle présente l'incontournable sanglier ardennais offert sur un plat garni. « On a voulu parler de festin et de gauloiserie », indiquent les concepteurs. De sa gueule ouverte sort un avant-bras couvert de tatouages prolongé par une main brandissant l'index et l'auriculaire, figurant les cornes du diable. Un geste, en forme de clin d'œil à l'univers du rock-métal dont il est issu, mais repris désormais par un large public lors de nombreux festival de musique.
Le tout s'offre dans une esthétique rétro aux caractères déliés, avec un graphisme presque début de siècle, dominé par la couleur verte pour rappeler la dimension écologique du festival. L'ensemble du visuel invite le public à venir déguster un festin musical qui veut faire la part belle au rock au sens le plus large du terme (pop, hard-rock, électro, rap).


A VOIR SUR CE LIEN............. http://www.lunion.presse.fr/article/ardennes/cabaret-vert-laffiche-de-ledition-2013